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لم أصوّر اعتداءات الشرطة في تيزي وزو.. وأنا تحت الرقابة القضائية في قضية أخرى

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لم أصوّر اعتداءات الشرطة في تيزي وزو.. وأنا تحت الرقابة القضائية في قضية أخرى
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 عناصر الشرطة فتشوا حسابي في الفايسبوك ولم يعثروا على أي شيء
 نفى الشاب، مزداد مزيان، المتهم علاقته بنشر الفيديو على الأنترنت الذي يظهر اعتداء عناصر من الشرطة على المتظاهرين في تيزي وزو، وأنه ليس من قام بتصويره مؤكدا أنه كان ضمن المتظاهرين فقط. تنقلت» النهار» إلى المنزل العائلي للمدعو، مزداد مزيان، من مواليد 1981 وهو المنزل الكائن بالقرية المعزولة آيت عنان ببلدية بني زمنزر بولاية تيزي وزو بعد إطلاق سراحه، حيث أكد الأخير في لقاء مع «النهار» أنه لا علاقة له بالفيديو الذي يظهر فيه عناصر الشرطة يعتدون على متظاهرين بطريقة عنيفة خلال مظاهرات الربيع الأمازيغي، كما قال إنه لم توجه له التهمة حول هذه القضية وإنه كان ضمن المتظاهرين الـ 14 الذين أطلق سراحهم، مؤكدا أنه في الوقت الراهن موضوع تحت الرقابة القضائية. وراح مزيان يسرد تفاصيل توقيفه يوم الاحتجاجات، حيث قال إنه كان يقوم بتصوير لقطات باستعمال كاميرا رقمية للمواجهات بين قوات مكافحة الشغب والمواطنين، أين كان بجانبه رجال أمن بالزي والذين قاموا بتوقيفه وتحويله إلى مركز الأمن ومن ثم قاموا بفتح تحقيق معه، قبل أن يتم تقديمه أمام وكيل الجمهورية الذي وجه له تهمة متعلقة تصوير الأحداث وتم وضعه تحت الرقابة القضائية، مبرزا أنه قال لوكيل الجمهورية وللشرطة إنه كان يصور تلك الأحداث للذكرى فقط. كما أوضح الشاب مزيان، أن المحققين قاموا بتفتيش حسابه على موقع فايسبوك، أين لم يعثروا على أي شيء غير عادي أو لافت للانتباه وله علاقة بالتحريض على أحداث العنف الأخيرة.
             


رابط الموضوع : http://www.ennaharonline.com/ar/algeria_news/205921-%D9%84%D9%85-%D8%A3%D8%B5%D9%88%D9%91%D8%B1-%D8%A7%D8%B9%D8%AA%D8%AF%D8%A7%D8%A1%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%B4%D8%B1%D8%B7%D8%A9-%D9%81%D9%8A-%D8%AA%D9%8A%D8%B2%D9%8A-%D9%88%D8%B2%D9%88..-%D9%88%D8%A3%D9%86%D8%A7-%D8%AA%D8%AD%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%B1%D9%82%D8%A7%D8%A8%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%82%D8%B6%D8%A7%D8%A6%D9%8A%D8%A9-%D9%81%D9%8A-%D9%82%D8%B6%D9%8A%D8%A9-%D8%A3%D8%AE%D8%B1%D9%89.html#.U1td2KAtvt0#ixzz2zyf2OhGy
 http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/87/Chess_in_Algeria.jpg
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A9rie_fran%C3%A7aise
 

Origines de l'expédition d'Alger

Le coup d'éventail porté par le régent Hussein Dey au consul de France Pierre Deval à Alger le 30 avril 1827 sert de prétexte à la France pour lancer une action punitive contre la Régence d'Alger, amenant finalement la conquête et la colonisation du pays3.
L'« affaire de l'éventail » ou « affaire d'Alger »[réf. nécessaire] est liée à un retard de paiement de la part de Paris vis-à-vis d'Alger, l'« affaire Bacry »4. Cet impayé contracté durant la campagne d'Égypte (1798-1801) de Napoléon Bonaparte concerne les créances d'un tonnage de blé acheté par l'Empire à un négociant israélite d'Alger, nommé Nathan Bacry et entre-temps établi à Paris et naturalisé français4, dont la dette s'élève à sept millions de francs5.
Durant une discussion houleuse à propos de ce vieux contentieux, le régent d'Alger Hussein Dey donne un coup d'éventail au consul-général et chargé d'affaires de France Pierre Deval, personnage à l'honorabilité douteuse3.

Blocus maritime d'Alger (1827-1830)

Article détaillé : Prise d'Alger.
La nouvelle de l'Affaire de l'éventail arrivant à Paris, le monarque Charles X, qui a d'autres griefs envers l'État pirate qu'est la régence4,6 (pratiquant le piratage de navire marchands européens en Méditerranée et l'esclavage des chrétiens), décide de venger cet affront en soumettant un ultimatum de réparation, le , dont le rejet par le pacha Hussein entraîne le blocus naval d'Alger par la marine royale française.

Affaire du bombardement de La Provence (1829)

La Provence devant Alger, le 3 août 1829. Le bombardement du navire royal par les Ottomans est le casus belli de la prise d'Alger.
À la suite d'une tentative de négociation infructueuse avec Hussein Dey, l'amiral de la Bretonnière quitte Alger à bord du navire royal La Provence battant pavillon parlementaire. Alors qu'il quitte le port, le navire est bombardé par les batteries ottomanes. Cette seconde provocation est le casus belli qui déclenche la guerre d'Alger en 1830.

Prise d'Alger (1830)

Une expédition punitive est organisée afin de prendre Alger en débarquant les troupes de l'Armée d'Afrique à Sidi-Ferruch. Cette première campagne de la conquête est à l'époque nommée « guerre d'Alger »7 et se déroule selon un plan établi en 1808 par l'espion français Vincent-Yves Boutin venu secrètement reconnaître le terrain à l'initiative de Napoléon Bonaparte.[réf. nécessaire]

L'arrivée des colons européens (1830-1868)

Article détaillé : Immigration mahonnaise en Algérie.
Charge du colonel Louis Morris du 4e régiment de chasseurs d'Afrique contre la smala d'Abd el-Kader, 1843
Un jongleur arabe à Alger, deux soldats français en uniforme (en bas) s'approchent de trois colons pieds-noirs en habits bruns et chapeaux mous, circa 1899
En 1830, la monarchie de Juillet hérite des conquêtes réalisées en Algérie par la Restauration finissante et qui cherchait dans l'aventure coloniale un peu de gloire militaire dans l'espoir de reconquérir quelque popularité. Louis-Philippe aurait probablement renoncé à ce legs encombrant, dont la conservation mobilise des moyens militaires importants à un moment où le nouveau régime est vivement attaqué de l'intérieur. Mais il doit flatter les sentiments patriotiques en France, notamment ceux de l'aile gauche de ses partisans. Au départ, le roi des Français souhaite donc le maintien du statu quo en Algérie, c'est-à-dire une occupation française limitée à quelques enclaves côtières (Alger, Bône, Bougie, Oran, Arzew et Mostaganem) comme l'avaient fait précédemment les Espagnols avec leurs présides.
Le , lendemain même de la prise d'Alger, une commission de gouvernement, présidée par l'intendant général, le baron Denniée (1787-18??), fut constituée pour établir les besoins et les ressources du pays, les institutions qu'il s'agissait de modifier ou de remplacer.
Les membres de cette commission furent :
  • le général Tholosé (1781-1853), commandant la place d'Alger ;
  • le consul Alexandre Deval, neveu de celui qui avait jadis été insulté par le dey ;
  • le payeur général Férino (1779-1868) ;
  • l'officier-interprète colonel d'Aubignosc. Ce dernier, qui avait longtemps résidé dans les pays barbaresques, fut nommé lieutenant-général de police et devint de fait le premier chef de l'administration algérienne.
Une commission municipale composée de Maures et de Juifs fut chargée de renseigner la commission de gouvernement ; elle était présidée par Ahmed Bouberba, un maure qui vivait à Marseille (et était marié à une marseillaise), homme d'esprit fin et rusé, mais sans moralité aucune et plus tracassier qu'habile.
Durant les quatre premières années de présence française, on vit arriver un nombre important de colons qui furent divisés en trois classes :
  • ceux qui avaient assez de ressources pour construire leurs maisons, à qui on donna dix hectares ;
  • les anciens militaires, qui reçurent six hectares ;
  • les colons sans ressources à qui on attribua quatre hectares.
Cependant, l'afflux important de colons fut tel que les autorités militaires ne purent fournir des terres à tous les nouveaux arrivants. Le général Savary, alors commandant militaire de l'Algérie, prit des mesures drastiques, obligeant les nouveaux venus à avoir de quoi subvenir à leurs besoins pendant un an.

La politique d'attentisme (1830-1836)

Cavaliers rouges d'Abd el-Kader, circa 1854
Mais, alors que les autres colonies relèvent du ministère de la Marine, celles-ci sont placées sous la supervision du ministère de la Guerre, dirigé à partir de novembre 1830 par le maréchal Soult. Ce dernier va s'intéresser de près à ces possessions françaises. Il organise sur place des unités militaires spécialisées, adaptées au pays — spahis, zouaves, chasseurs d'Afrique, bataillons d'Afrique — et crée les « bureaux arabes », conçus par le général Trézel et dont le rôle sera clarifié plus tard par le capitaine de Lamoricière en 1844.
La haute hiérarchie militaire pousse ainsi à un renforcement de la présence française en Algérie. En juin 1833, le maréchal Clauzel — qui avait été gouverneur de l'Algérie en 1830-1831 — plaide, à la tribune de la Chambre des députés, pour la colonisation de l'Algérie, dont il affirme qu'elle ferait autant pour la prospérité de la France que la conquête de l'Inde a fait pour celle du Royaume-Uni. Interpellé, Soult dément que le gouvernement ait la moindre intention d'entreprendre cette opération, mais il ajoute qu'il en laisserait volontiers la réalisation à des entreprises privées concessionnaires.
L'ordonnance royale du 24 février 1834 attribue une nationalité française limitée aux « indigènes » d'Algérie, juifs ou musulmans, dans le cadre légal de l'indigénat.
Le 22 juillet 1834, une ordonnance du roi confie le commandement général et la haute administration des possessions françaises en Algérie à un gouverneur général placé sous les ordres du ministre de la guerre. Le général Drouet d'Erlon est nommé quelques jours après gouverneur général des possessions françaises du Nord de l'Afrique. Mais la situation des enclaves françaises en Algérie est rendue précaire par les ambitions du bey de Mascara, l'émir Abd el-Kader qui, fort du traité qu'il a conclu avec le général Desmichels le 26 février 1834, étend en 1835 sa domination dans le Titteri, au centre de l'Algérie, depuis le Maroc jusqu'aux confins du beylicat de Constantine.
En juin 1835, Abd el-Kader attaque une tribu de l'Oranais qui s'est placée sous la protection de l'armée française. Cette dernière, commandée par le général Trézel, riposte, mais elle est décimée dans une embuscade au défilé de la Macta le 28 juin 1835. À la suite de ce désastre, Drouet d'Erlon est rappelé et remplacé par le maréchal Clauzel, qui revient en Algérie comme gouverneur général.
L'armée du maréchal Clauzel, dans laquelle combat le duc d'Orléans, venge l'affront de la Macta par une opération punitive réussie sur Mascara en décembre 1835, puis sur Tlemcen en janvier 1836. Mais les effectifs sont insuffisants pour occuper ces deux villes, et l'armée doit se replier sur Oran sans faire aucune conquête durable. Le général Bugeaud inflige ensuite de lourdes pertes aux troupes d'Abd el-Kader à la Sikka, près de Tlemcen, le 6 juillet 1836. Avec 7 000 hommes, Clauzel tente ensuite de s'emparer de Constantine, mais il échoue le 24 novembre et rentre à Bône le 1er décembre, en ayant perdu officiellement un millier d'hommes.

Première campagne de pacification (1836-1837)

Articles connexes : Pacification et Bataille de la Sikkak.
Le 6 juin 1836, le général Bugeaud est envoyé en Algérie avec la double mission de combattre Abd el-Kader et de faire la paix avec lui. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836. La campagne prend fin avec le traité de Tafna signé conjointement par Bugeaud et l'émir Abd el-Kader.

L'option pour une politique de colonisation limitée (1837)

Parc de Philippeville (c. 1860-1900)
Article connexe : Traité de Tafna.
À la suite de cet échec, Clauzel est rappelé en février 1837 et remplacé par le général Damrémont, à qui le président du Conseil, le comte Molé, donne les instructions suivantes : « Le but que le gouvernement se propose n'est pas la domination absolue de la Régence. Ce que la France a surtout en vue, c'est son établissement maritime […], la sécurité de son commerce […], l'accroissement de son influence dans la Méditerranée. La France a surtout intérêt à être maîtresse du littoral. Le reste doit être abandonné à des chefs indigènes. »8
C'est dans cet esprit que Bugeaud conclut avec Abd el-Kader, le 30 mai 1837, le traité de Tafna qui ne mentionne la souveraineté française que sur les enclaves côtières, quitte à paraître abandonner tout le reste du territoire à l'émir. Ce traité sembla avoir particulièrement avantagé Abd el-Kader, auquel sont reconnus des avantages territoriaux très supérieurs à ceux qu'il exerçait initialement. Il est possible que Bugeaud se soit laissé corrompre dans cette négociation, et qu'il ait trouvé ainsi les ressources nécessaires à l'agrandissement de ses propriétés en Vendée[réf. nécessaire].

Le passage à une politique de conquête généralisée (1837-1840)

Hommes jouant aux échecs à Alger (c. 1899)
Le Prince-Président de la République rend la liberté à Abd el-Kader, Château d'Amboise, 16 octobre 1852. 1861
Abd el-Kader ayant renforcé son armement et étendu les territoires soumis à son influence à la faveur des traités conclus avec la France, il apparaît que tous les ménagements que lui ont manifesté les autorités françaises aient joué contre ces dernières. Aussi une politique générale de conquête des territoires compris entre la mer et le Sahara est-elle mise en œuvre. À l'été 1837, Louis-Philippe Ier et le chef de son gouvernement, le comte Molé décident une nouvelle expédition sur Constantine, à un moment où, avec la consolidation de la monarchie de Juillet et le rétablissement de la prospérité économique, le roi envisage une dissolution de la Chambre des députés. Comme Charles X en 1830 avec l'expédition d'Alger, le roi des Français cherche à obtenir un meilleur résultat aux élections en offrant au pays un peu de gloire militaire et en vengeant l'échec de l'expédition de 1836.
L'armée française part de Bône le 1er octobre. Le 13 octobre, l'assaut victorieux est commencé par le général Damrémont, qui est emporté par un boulet, et achevé par son successeur, le général Valée. Ce dernier est élevé à la dignité de maréchal de France le 11 novembre et nommé gouverneur général de l'Algérie le 1er décembre.
En septembre 1838, au terme d'une longue négociation avec Louis-Philippe, le pape Grégoire XVI accepte la création d'un évêché à Alger. Pour la monarchie de Juillet, il s'agit d'éviter un vicariat apostolique relevant à Rome de la Congrégation pour la propagation de la foi et confié à une congrégation religieuse. Mais cette décision, qui entraîne l'application à l'Algérie du régime concordataire, est aussi la première étape vers la francisation du territoire.
À l'automne 1839, le duc d'Orléans, fils aîné du roi, part pour l'Algérie pour réaliser, avec le maréchal Valée, la prise de possession par la France de la partie intérieure du pays. Partie de Constantine le 16 octobre, trois jours après le deuxième anniversaire de la prise de la ville, la troupe gagne Alger le 2 novembre en passant par Sétif et le défilé des Portes de Fer.
Abd el-Kader y voit une violation du traité de Tafna et déclenche la guerre sainte contre les Français. S'enclenche ainsi une escalade qui aboutira à l'occupation totale de l'Algérie par la France. Dès la fin de 1839, l'émir lance des raids meurtriers sur la Mitidja.
Redevenu chef du gouvernement au début de 1840, Adolphe Thiers, pour se démarquer de ses prédécesseurs et conquérir un peu de gloire pour redorer le blason de la monarchie de Juillet, dénonce la politique consistant à limiter l'occupation française aux enclaves côtières en abandonnant de fait l'intérieur des terres à l'émir. Il se livre à une critique sévère du traité de Tafna. Pour lui, la France n'aura la paix en Algérie qu'en soumettant entièrement le territoire. Elle peut ainsi réaliser une excellente affaire puisque le pays était riche et prospère au temps de l'Empire romain. Louis-Philippe épouse cette conception car il a compris que l'Algérie forme un terrain idéal sur lequel ses fils peuvent cueillir les lauriers militaires qui consolideront le prestige de sa dynastie. Le roi et son gouvernement vont donc braver les oppositions de ceux qui, à droite comme à gauche, craignent de voir l'armée engagée sur un théâtre lointain et contestent la valeur économique de l'Algérie.
Pour accomplir son dessein, Thiers pousse le général Bugeaud, qui présente l'inconvénient d'être furieusement impopulaire auprès de la gauche, pour qui il est l'« homme du massacre de la rue Transnonain », comme auprès des légitimistes, qui voient en lui le geôlier de la duchesse de Berry à Blaye, mais qui passe pour un spécialiste du dossier algérien. Au départ réservé, Bugeaud s'est convaincu de la nécessité d'une colonisation jusqu'aux limites du désert. Louis-Philippe, qui se méfie du général, en qui ses fils voient un rival potentiel, finit par se laisser convaincre et nomme Bugeaud gouverneur général de l'Algérie le 29 décembre 1840, alors que Thiers a quitté le pouvoir depuis quelques mois.

Seconde campagne de pacification (1841-1847)

Articles connexes : Enfumades d'Algérie et Bataille d’Isly.
Bugeaud est nommé gouverneur général de l'Algérie par le ministre Thiers en 1840. Il embarque à Toulon pour Alger sur le Phaéton, le 19 février 1841, en compagnie de son aide de camp Eynard, chef d'escadron, et de Louis de Rochemore, son officier d'ordonnance.
Le jour même de son arrivée à Alger, le 22 février 1841, Bugeaud adresse une proclamation aux habitants de l'Algérie ainsi qu'à l'armée. Aux habitants, il expose qu'il a été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exige, mais qu'il s'y consacrera désormais tout entier. À l'armée, il dit que son but n'est pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.
Bugeaud obtient la permission d'attaquer le Maroc, qui aidait l'émir Abd el-Kader dans sa résistance. Le 14 août 1844, les troupes marocaines sont surprises par Bugeaud sur l'oued d'Isly. S'ensuit la bataille du même nom, non loin de la frontière. Sa victoire met fin à l'aide marocaine, les spahis continuent de pourchasser Abd el-Kader jusqu'au date de sa reddition. Sa soumission officielle à la France a lieu le .

Annexion (1848)

Prise de Bône, 26 mars 1832. 1835
À la suite de la proclamation de la IIe République Française à Paris le , la constitution de 1848 est adoptée le . Celle-ci consacre le rattachement de l'Algérie à la France.
« Constitution de 1848 : Chapitre X — Dispositions particulières
Article 109. — Le territoire de l'Algérie et des colonies est déclaré territoire français, et sera régi par des lois particulières jusqu'à ce qu'une loi spéciale les place sous le régime de la présente Constitution. »
Les articles 21, 46, 64, 109 dénotent un statut spécial concernant l'Algérie, ainsi les constitutionnalistes parlent tantôt « des départements français et de l'Algérie », tantôt « de l'Algérie et des colonies ».

L'arrivée des insurgés des journées révolutionnaires de juin (1848)

Durant les journées révolutionnaires de Paris du au , en tant que ministre de la Guerre, le général Louis Eugène Cavaignac donne l'ordre au général Damesme de mater la révolte. Les insurgés survivants (dont le communiste Louis Auguste Blanqui), qui avaient dressé des barricades en signe d'opposition à la fermeture des Ateliers nationaux sont mis aux arrêts par la Garde nationale et la Garde mobile pour être déportés ou plus exactement « transportés » (avec leur famille ou pas) par un décret de l'Assemblée nationale le 9. La déportation se substitue à la peine de mort pour les crimes contre la sûreté de l'État en cas de circonstances atténuantes. Elle a été abolie en 1960 par le président Charles de Gaulle.
Le décret du édicte9 :
« Article premier : Seront transportés par mesure de sûreté générale, dans les possessions d’outre-mer autres que celles de la Méditerranée, les individus actuellement détenus qui seront reconnus avoir pris part à l’insurrection des 23 juin et jours suivants.
Les femmes et les enfants des individus ainsi transportés hors du territoire seront admis à partager le sort de leurs maris et pères. »
Sur les 11 671 individus susceptibles d'être concernés par le décret de juin 1848, seulement 459 sont finalement détenus, à Belle-Île, avant d'être transférés à la casbah de Bône, en Algérie, deux ans plus tard ; avec trois autres incarcérés10. Les frégates à vapeur affectés à ces transports, le Gomer et l'Asmodée, partent des ports de Cherbourg et Brest le 10. La liste des « transportés » de 1848 a été établie par le chercheur du CNRS Louis-José Barbançon et est consultable11 ; les détenus en question sont majoritairement des provinciaux (environ 57 %) et sont originaires de 64 départements français, environ 41 % sont originaires de la région parisienne, tandis que onze d’entre eux sont nés à l’étranger (Belgique, Allemagne, Italie et Pays-Bas)10.

Créations des départements français d'Algérie (1848)

Article détaillé : départements français d'Algérie.
L'arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849 (article 112), crée un département sur le territoire civil de chacune des provinces d'Oran, Alger et Constantine13.

Second Empire (1852-1870)

Après plusieurs années de famine, la population des musulmans d'Algérie passe à la fin du Second Empire de 2 732 851 (1861) à 2 125 052 personnes (1872).
De 1830 à la chute de l'Empire (1870), l'Armée a dirigé, administré le pays. Cependant, par décret du 2 juin 1858 a lieu la création d'un Ministère de l'Algérie et les Colonies par Napoléon III14. Localement, l'administration est différente pour les Européens et les indigènes (arabes).
Administration des Européens 
La grande majorité des Européens n'avait pas la citoyenneté française. Ils étaient donc privés de députés (depuis janvier 1852). En décembre 1866 sont rétablies les dispositions sur la gestion démocratique des communes. À la fin de l'Empire, il y avait 96 communes contre 47 en 1852.
Administration des indigènes 
Après le départ des Turcs, la rudimentaire organisation barbaresque est maintenue avec les provinces, les aghas, khalifas auxquels s'ajoutaient les bachagas (niveau intermédiaire). L'unité administrative de base reste la tribu contrôlée par un caïd. Ce dernier dispose d'un goum de mokhaznis ou d'une smala de spahis (cavaliers). Le tout est supervisé par les Bureaux Arabes.
Situation politique 
La situation politique est caractérisée par la persistance d'un profond malaise. L'incompréhension règne entre militaires, européens et indigènes. L'introduction dans le domaine de ces derniers des colonies agricoles de 1848 se fit avec rudesse. Ce sont 2 600 000 indigènes face à 200 000 européens.

Troisième République (1870-1940)

Immeubles haussmanniens, Place de la République à Alger (c. 1899).
Scène à l'arrivée d'un bateau à vapeur, à Alger (vers 1899).
Un pêcheur sur le môle, au fond le phare d'Alger (v. 1899).

Décret Crémieux

Le décret Crémieux accorde la citoyenneté française aux Juifs d'Algérie.

Révolte des Henanchas (1871)

Les conflits où la France était impliquée virent des contingents d'Algériens envoyés au front jusqu'en Ukraine et même au Mexique, toujours aux premiers rangs. Le 18 janvier 1871, quand le ministre de la guerre donna l'ordre d'envoyer plus de régiments de spahis algériens sur le front prussien, il ne restait plus que les contingents de Souk Ahras et celui de la région de Moudjbeur.
Ces derniers refusant de partir, un premier accrochage tua un brigadier français. Trois jours plus tard, l'insurrection débuta et certains prêchaient la guerre sainte et l'indépendance du pays. Plusieurs tribus auressiennes se regroupèrent autour de Ahmed Salah ben Resqui cheikh des Hnenechas et effectuèrent plusieurs razzias sur Souk Ahras. À l'arrivée des renforts français, une bataille eut lieu à Ain Sennour. Manquant de munitions et d'effectifs, les algériens ne purent résister. Ils furent jugés, condamnés à mort ou expatriés. Cette affaire eut un retentissement dans tout le pays et plusieurs révoltes éclateront durant l'année 187115.

Révolte des Mokrani (1871)

Article connexe : Révolte des Mokrani.
En 1871, 200 000 Kabyles se révoltent en Algérie[réf. nécessaire]. Le Gouverneur Général envoie 80 000 soldats mener une opération de pacification[réf. nécessaire] ; la révolte est matée et de nombreux chefs de tribus sont déportés en Nouvelle-Calédonie16.
« Dès le commencement de la révolte, Adolphe Thiers nomma son ami, l'amiral Gueydon, Gouverneur Général de l'Algérie. Monsieur Thiers fort de sa victoire sur les insurgés de la Commune de Paris, donnait à l'amiral une seule directive : « Opérez en Algérie comme on l'a fait à Paris »16. »

L'arrivée des rapatriés de la guerre franco-prussienne (1871-1872)

Avec la défaite française contre la Prusse en 1870 s'amorce l'annexion de l'Alsace-Lorraine par celle-ci en 1871 ; selon le Traité de Francfort. Une clause de ce traité permet aux Alsaciens-Lorrains de conserver la nationalité française s'ils quittent la région avant le . Une partie d'entre eux vient s'installer en Algérie française17.
« Le décret du 15 juillet 1871 permit de reconnaître la responsabilité collective des tribus insurgées. Ce décret permis le séquestre légal de plusieurs centaines de milliers d'hectares ainsi que l'imposition d'une amende de trente six millions de francs. Une partie de cet argent et de ces terres servirent à l'accueil des Alsacien-Lorrains refusant de devenir Allemands16. »

La révolte des Aurès de 1879

Article connexe : Histoire des Aurès.
La résistance des Aurès de 1879 fut déclenchée sous la direction de Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane d'une part et Med Ameziane18 de l'autre démontrant que l'ère des résistances n'était pas révolue en Algérie. Que le régime fût militaire ou civil, il s'agissait en effet toujours de colonisation avec des populations auressiennes particulièrement pauvres.
Par ailleurs, sous le régime civil, les colons avaient eu le champ libre pour appliquer leur politique sous prétexte qu'ils avaient tout mis en œuvre pour le mettre en place, le régime militaire n'ayant pas satisfait leurs revendications, constituant même une entrave à leurs intérêts.
Cette révolte est donc intervenue pour démontrer une fois de plus que les Aurès, à travers leur résistance qui ne s'est pas interrompue tout au long du XIXe siècle, rejetaient toute forme d'occupation.

« Algérie française » et « Algérie algérienne » (1881-1918)

Campagne du Sahara (1900-1903)

Le décret du crée un corps spécial composé d'indigènes musulmans et nomme la Compagnie des Oasis Sahariennes19. Celle dernière est placée sous le commandement du lieutenant Georges Guillo-Lohan, chargé d'ouvrir la route commerciale du massif du Hoggar et des Territoires du Sud, domaine des guerriers nomades Touareg. Guillo-Lohan doit occuper les oasis Ain Salah et Aoulef et mener une contre-offensive face aux Touareg qui se livrent à la tactique de la razzia contre les caravanes traversant ces contrées désertiques19.

Opérations de la Triple Alliance en Algérie

Le port d'Alger vu depuis le phare, circa 1890~1905
Le , les villes de l'Est algérien Bône et Philippeville sont bombardées par les croiseurs de la Kriegsmarine, Goeben et Bresland, faisant de nombreux morts.

Les appelés musulmans d'Algérie (1914-1918)

Au cours de la Première Guerre mondiale, les tirailleurs et spahis algériens ont mené les mêmes combats que les soldats « français ». Les Algériens ont laissé 26 000 des leurs sur les champs de bataille d'Orient et d'Occident de la Première Guerre mondiale. De la nécropole nationale de Notre Dame de Lorette aux champs de bataille de la Hartmannswillerkopf, en passant par l'ossuaire de Douaumont, le sacrifice consenti par les troupes d'Afrique du Nord et plus particulièrement par les Algériens, est encore de nos jours perceptible par les tombes marquées du croissant. Les Algériens ont été de toutes les grandes batailles de l'armée française de la Première Guerre mondiale. Ils se sont distingués notamment dans la Bataille de Verdun, dans la Bataille de la Somme en 1916, ou encore au chemin de Dames en 1917. Les tirailleurs et spahis algériens ont été, pendant ces quatre années de guerre, mêlés à toutes les batailles de l'armée française.

Les appelés Européens d'Algérie (1914-1918)

Certificat de décès du caporal André Dupont (9e régiment de zouaves), pied-noir de Constantine, mort pour la France, « tué par l'ennemi » à l'âge de 20 ans, le 6 octobre 1915 à Rouvroy dans la Marne durant la Première Guerre mondiale, vers 1918.
Comme leurs compatriotes musulmans, les Algériens de souche européenne ou juives séfarades ont participé très activements à l'effort de guerre en Occident comme en Orient (Dardanelles). Entre 1914 et 1918, 155 000 Européens d'Algérie sont mobilisés dans l'armée française. Certains régiments de tirailleurs mélangent les soldats des trois communautés. Un tiers d'entre-eux sont affectés dans des régiments de tirailleurs algériens à des fins d'encadrement. Au total, 22 000 Européens d'Algérie sont tués pendant le conflit20.
Des monuments aux morts ont été édifiés dans beaucoup de communes d'Algérie, indiquant sans mention de l'origine les soldats tombés pour la France21,22[réf. insuffisante].

Les appelés Israélites d'Algérie (1914-1918)

Colonisation triomphante et initiatives algériennes (1919-1944)

Nationalisme algérien (1919-1931)

Une des premières ébauches du drapeau algérien.
L'émir Khaled (petit-fils de l'émir Abd el-Kader), à partir de 1919, milite pour les changements basés sur l'égalité promis par la France, à la suite de la mobilisation des Algériens pour la Première Guerre mondiale.
En 1926 est fondée l'Étoile nord-africaine par des travailleurs immigrés dont la moitié sont originaires de Kabylie23. Dirigée par Messali Hadj l'organisation se rapprocha un temps du PC. Elle fonda aussi le journal El Oumma afin de servir à propager les idées du parti et faire connaître les activités de ce dernier.
Les revendications du parti portaient essentiellement sur l'indépendance totale de l'Algérie, l'évacuation des troupes françaises, l'abrogation du Code de l'indigénat, la récupération par les Algériens de leurs biens sous séquestre, le droit des Algériens à l'enseignement avec l'ouverture du champ médiatique et la liberté d'exercice des droits politiques et syndicaux. Très tôt les autorités française exerceront une pression sur cette organisation24. Ce parti serait aussi à l'origine des premières ébauches du drapeau algérien25.
En 1931, est fondée l'Association des oulémas musulmans algériens par Ben Badis, dont le programme est la restauration de la place de la culture islamique en Algérie, notamment par le biais de la création d'écoles et de deux instituts à Tlemcen et Constantine26.

Seconde Guerre mondiale (1939-1940)

L'Armistice du 22 juin 1940, signée par le Haut-Commandement des armées françaises de terre, de mer et de l'air et l'ambassadeur de France au nom du Gouvernement Philippe Pétain à Rethondes, porte sur une série d'obligations affectant aussi bien la métropole que l'Algérie française. Elle ordonne la cessation des hostilités contre les Allemands y compris en Algérie et sur mers (Article premier). En outre, toutes les unités de la flotte de guerre française se trouvant en dehors des eaux territoriales françaises devront être rappelées en France pour y être démobilisées et désarmées sous le contrôle de l'Allemagne ou de l'Italie (Article 8)27.
BA144 Ain-Arnat-Sétif Prise d-armes viste Weygand 1940. Avions bombardiers Amiot série 350.
Par ailleurs, le Gouvernement français s'engage à n'entreprendre à l'avenir aucune action hostile contre les Allemands avec aucune partie des forces armées qui lui restent en Algérie, garder ces forces sur le sol français et empêcher le transfert de matériels de guerre aux Alliés, interdire aux ressortissants français de combattre l'Allemagne aux côtés des Alliés (Article 10)27. Les aérodromes, les installations terrestres de l'aviation militaire en territoire non occupé seront placés sous contrôle allemand ou italien et les avions étrangers devront être livrés aux autorités allemandes (Article 12). Le Gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le Gouvernement allemand et qui se trouverait en Algérie. Le Gouvernement français s'engage à empêcher le transfert de prisonniers de guerre ou de prisonniers civils allemands de la métropole vers l'Algérie et l'étranger (Article 19).
L'unique concession faite par les allemands concerne la flotte de guerre française dont « une partie, à déterminer, est laissée à la disposition du Gouvernement français pour la sauvegarde des intérêts français dans son empire colonial » (Article 8)27.

L'Algérie sous Vichy (1940-1942)

Carte de l'Opération Torch, 1941
Des habitants d'Arzew vont à la rencontre des Américains durant l'Opération Torch, 1942
Photographie de propagande, un sergent américain distribue des canettes de lait (rations) à des enfants français à Oran, circa 1942
À la suite de l'armistice du 22 juin, l'Algérie est administrée par un gouvernement vichyste. Début juillet 1942, Le village Deni-Abram, en Kabylie, est rebaptisé « Maréchal Pétain » par le Gouverneur Général d'Alger Yves Châtel28.

Les musulmans sous Vichy

Article connexe : Légion nord-africaine.
Durant l'Occupation en France métropolitaine, 300 nord-africains s'engagèrent dans la Milice française, constituant la Légion nord-africaine29.
Début octobre 1942, à Fort-de-l'eau, en Algérie, la promotion des jeunes cadres musulmans des Chantiers de la jeunesse française (CJF) prête serment au gouverneur général vichyste Châtel par le salut fasciste, « je le jure » remplace le salut à Hitler30. Globalement la population musulmane sera hostile à la politique de Vichy concernant la persécution des Juifs. Ainsi dans la Casbah d'Alger, à Laghouat, Constantine, Tlemcen, les Juifs exclus des écoles et de l'administration française n'étaient pas dénoncés aux autorités et fréquentaient les « écoles arabes »31.

Les Européens sous Vichy

Des Européens et musulmans d'Alger participent aux Chantiers de la jeunesse française mis en place par l'administration vichyste.

Les Juifs sous Vichy

Article connexe : statut des Juifs.
Le décret Crémieux ayant accordé la nationalité française aux « israélites indigènes » le 24 octobre 1870 est abrogé le 7 octobre 1940. Il est remplacé par le statut des Juifs pris à l'initiative de Marcel Peyrouton, ministre de l'Intérieur du régime de Vichy et ancien secrétaire général du Gouvernement général à Alger32.
Un exemple type de la ségrégation des Juifs est illustré par une anecdote autobiographique racontée par André Micaleff dans Petite histoire de l'Algérie alors que l'auteur est élève au lycée Bugeaud d'Alger (pour le nom de l'établissement voir l'Armée et l'Algérie) :
« Un matin à la fin du cours d'allemand, le proviseur entra dans la classe. Avec la gravité d'un médecin de famille allant annoncer à des parents que leur enfant est leucémique, il demanda : « Que les Juifs lèvent la main ». Une dizaine de mains se levèrent, surprises mais confiantes. Le proviseur, Monsieur Lalande, n'était-il pas un Français de France ? Le proviseur avait en main la liste des élèves juifs. […] Le proviseur lut les noms : « Bacri, Benhaïm, Belaïch, Cohen, Guedj, Hadjadj, Moatti, Zenatti, Zerbib, Zmirou… demain vous ne viendrez pas au Lycée, ni après-demain, ni jamais plus… ». Silence « Et vous, Micaleff, vous n'avez pas levé la main ? » C'est par cette interrogation condescendante et méprisante que le professeur brisa le silence. Pourquoi en rajoutait-il au malheur ? « Monsieur je ne suis pas Juif ! » Devant le proviseur et toute la classe, le professeur changea brusquement de ton et, comme s'il s'adressait au prix d'excellence, il bredouilla une excuse. L'adolescent n'avait pas été scandalisé par l'exclusion des Juifs […] mais troublé par les excuses de ce professeur fraîchement débarqué de France et qui n'avait pas encore la connaissance de l'origine des noms de ses élèves16. »
Si les autorités coloniales ont choisi la collaboration, les indigènes refusèrent de livrer les Juifs et de collaborer. C'est le cas notamment à Laghouat où la population s'oppose à la demande des autorités de livrer les Juifs. Les enfants juifs à qui les écoles républicaines étaient interdites vont fréquenter les écoles « arabes » où la population les accepte et dissimule leur identité aux autorités de Vichy. Les indigènes musulmans adopteront donc une position radicalement différente de celles des autorités de Vichy permettant la protection de nombreux Juifs d'Algérie31.
L'immigration algérienne et les milieux nationalistes algériens seront globalement sur la même position. Ainsi Messali Hadj s'opposera a toute forme de collaboration et aux persécutions des Juifs ; il fera d’ailleurs exclure du PPA en mai 1939 les zélateurs d'une alliance avec les Allemands regroupés dans le CARNA (Comité d'action révolutionnaire nord-africain)33, et sera emprisonné par le régime de Vichy en 1941. La mosquée de Paris, un des haut lieux de l'immigration algérienne en France, sauvera aussi de nombreux Juifs en leur délivrant des faux papiers et en les faisant passer pour des musulmans, les dissimulant ainsi aux autorités nazies34.

Camps d'internement

Article détaillé : Camp d'internement français.
Comme c'est le cas dans les départements de métropole, des camps d'internement sont créés en Algérie, notamment à Djelfa, Boghari et Berrouaghia35. Ils sont fermés en 1943.

Opérations Alliées en Algérie (1940-1942)

Article connexe : Bataille de Mers el-Kébir.
Le 3 juillet 1940, la bataille de Mers el-Kébir, près d'Oran, oppose la flotte britannique à la marine française loyaliste36.
En 1941, le président américain Roosevelt charge le diplomate Robert Murphy d'une mission de renseignement en Algérie. Elle consiste à entrer en liaison avec des officiers de l'armée vichyste et les recruter pour soutenir un débarquement Allié. Une délégation d'officiers français, dont le général Charles Mast commandant-en-chef à Alger, accepte un rendez-vous clandestin avec son homologue américaine à Cherchell le 21 octobre 1942. Le général Henri Giraud est également recruté par les Alliés qui le préfèrent à de Gaulle et souhaitent lui confier le commandement de l'Armée d'Afrique à l'issue du débarquement. À la base britannique de Gibraltar, le 7 novembre 1942, Giraud réclame le commandement en chef du débarquement Allié mais celui-ci incombe à l'américain Eisenhower.
400 résistants français occupent, dans la nuit du 7 au 8 novembre, les points stratégiques d'Alger, et mettent aux arrêts les plus hauts dirigeants civils et militaires vichystes, tels que le général Juin et l'amiral Darlan. C'est le premier putsch d'Alger.
Pendant ce temps se déroule l'Opération Torch qui dure jusqu'au 10 novembre. Deux corps expéditionnaires Alliés débarquent en Algérie, le premier à Oran et Arzew, le second à Alger. Tandis que le débarquement d'Alger est un succès pour les Alliés, la partie qui concerne Oran est mitigée. L'Opération Reservist, dans le cadre de « Torch », constitue le premier conflit historique armé entre les États-Unis et la France. Il s'agit d'une tentative Alliée de débarquer les troupes directement sur le port d'Oran, afin d'épargner les utiles installations portuaires et les bâtiments de la flotte vichyste s'y trouvant. La Marine française riposte à l'invasion anglo-américaine en utilisant les quatre batteries placées sur les môles et l'artillerie des 31 navires de l'escadre qui infligent des dégâts importants. Les pertes Alliées dépassent 90 %. Sur 393 hommes engagés, 183 sont tués et 157 blessés aux rangs desquels on compte 113 marins britanniques morts, et 86 blessés, ainsi que cinq marins américains morts et sept blessés37. Le navire britannique HMS Walney parvint à débarquer quelques hommes ; les survivants furent fait prisonniers. Une tentative similaire est menée à Alger Opération Terminal. Deux navires britanniques tentent de débarquer six cents hommes directement sur le port ; les forces vichystes ripostent. L'HMS Malcolm a dix membres d'équipage morts, davantage sont blessés, et le bâtiment endommagé bat en retraite. Au troisième essai l'HMS Broke débarque ses troupes sur le Quai de Fécamp sous le feu des loyalistes. Le navire se retire mais, atteint par les batteries, il finit par couler le 10 novembre.
Une célèbre affiche de propagande vichyste de l'époque représentait un marin français demandant assistance et portait la mention « Souvenez-vous d'Oran ! » en référence à l'attaque survenue à Mers el-Kébir.
Article connexe : Opération Villain.
En parallèle à « Reservist » est menée l'Opération Villain, première opération aéroportée américaine, destinée à prendre le contrôle des aérodromes de Tafaraoui et La Senia près d'Oran et à les maintenir jusqu'à l'arrivée des troupes débarquées au port d'Oran. Cette opération d'envergure engageant 556 parachutistes américains et 39 avions C-47 décollant de nuit de deux pistes d'atterrissage basées au sud de l'Angleterre, à destination d'Oran est un fiasco. Seuls 13 avions atteignent l'Algérie dont 10 larguent les parachutistes derrière la sebkha d'Oran, où ils sont immédiatement fait prisonniers par les troupes de Vichy. Les trois C-47 restant atteignent la zone de largage prévue mais sont accueillis par la DCA vichyste de La Senia qui les déroute et les condamne à un atterrissage d'urgence sur un champ d'herbe où ils manquent de s'écraser. Les parachutistes poursuivent leur périple à pied, tentant de regagner la côte en esquivant les balles des tireurs loyalistes qui les pourchassent la matinée durant.

Commandement civil et militaire d'Alger (1942-1943)

Généraux Henri Giraud et Charles de Gaulle, à la conférence de Casablanca le 14 janvier 1943
Les Nazis bombardent un couvent-orphelinat d'Alger, faisant dix-huit victimes, le 17 avril 1943.
À la suite de l'Opération Torch (débarquement Allié du 7 au ) est créé le Commandement en chef français civil et militaire ( au ). C'est l'organe gouvernemental dirigé par le général Giraud à la suite de la libération des départements français d'Algérie et du Protectorat français du Maroc. Ce débarquement a eu lieu sans que le Général de Gaulle soit informé par les Alliés anglo-américains.
« Sa fureur fut telle lorsque le général Billotte lui apprit le débarquement, qu'il s'écria dit-on « J'espère bien que les gens de Vichy vont les refoutre à la mer. » »
— Pierre Goinard, 1984, infra. p. 142
Le général Giraud adresse un discours aux Alsaciens-Lorrains d'Algérie, le 14 mars 1943, depuis la salle Pierre Bordes à Alger38.
Le général de Gaulle, chef de la France libre basée à Londres, arrive à Alger le 30 mai 194338.
Une réunion franco-anglaise est organisée à Alger le 4 juin 194338.

Opérations Axe et Alliés en Algérie (1942-1943)

Articles connexes : Zone libre et Opération Anton.
L'Opération Torch, de fait, établit un avant-poste des Alliés en Méditerranée en même temps qu'elle fournit une nouvelle capitale à la France libre, Alger, qui succède à Londres. Cette opération donne lieu à des représailles en métropole et en Algérie de la part de l'Axe.
La zone libre est envahie le (Opération Anton) par les Allemands et les Italiens. Dès lors la métropole est entièrement occupée.
De 1942 à 1943, la Luftwaffe décollant depuis la colonie italienne voisine de Libye se livre à des bombardements civils sur les villes algériennes de Bône et Djidjelli39. Le président Vincent Auriol remet la Croix de guerre à la ville en juin 1949 et le , c'est au tour de la ville de Djidjelli de recevoir la Croix de guerre avec étoile d'argent des mains du Gouverneur Général de l'Algérie, Marcel-Edmond Naegelen. Mais ces deux villes ne sont pas les seules à être bombardées.
Le 17 avril 1943, les bombardiers en piqué allemands prennent pour cible le port d'Alger détruisant au passage un couvent-orphelinat. 15 sœurs catholiques sont tuées, trois autres sont blessées. Le général Henri Giraud décerne la Légion d'honneur, à titre posthume, à la Mère Supérieure Marie Duval qui était au couvent depuis 31 ans.

Conférence de Casablanca (1943)

Article connexe : Conférence de Casablanca.

L'aide américaine au réarmement (1943)

Les États-Unis procèdent au réarmement de l'Armée d'Afrique, placée sous le commandement du général Giraud. La première livraison de chars américains à Alger a lieu dès le 17 avril 194338 et la remise des chaînes de montage par les autorités américaines le 29 avril38. Cependant la cérémonie de remise du premier convoi de matériel américain aux forces françaises d'Afrique du Nord se déroule au champ de manœuvres d'Alger, le 8 mai 194338.

Abolition du statut des Juifs (1943)

Article connexe : Décret Crémieux.
Le 22 octobre 1943, le décret Crémieux est rétabli, marquant l'abolition du Statut des Juifs. Les israélites d'Algérie redeviennent Français40.

Les Algériens dans l'Armée d'Afrique (1942-1944)

De nombreux Algériens furent recrutés au sein de l'armée française de la Libération et engagés sur les fronts italiens et français. En Algérie, la conscription concerna les différentes composantes de la societé algérienne (indigènes, Européens…). Les effectifs mobilisés en Algérie s'élevèrent de 1943 à 1945 à 304 000 Algériens, dont 134 000 « musulmans » et 170 000 « européens » (le taux de mobilisation pour les Pieds noirs était de 16 %41). Le général Juin, natif d'Algérie, commanda le Corps expéditionnaire français en Italie. Les futurs présidents de l'Algérie indépendante, Ahmed Ben Bella et Mohamed Boudiaf, furent engagés volontaires et décorés. Mostefa Ben Boulaïd, un des artisans du déclenchement de la révolution algérienne en 1954, fut récompensé de son courage pendant la campagne d'Italie en 1944 par la médaille militaire et la croix de guerre. Krim Belkacem, futur vice-président du GPRA, fut mobilisé en 1943 dans le 1er régiment des tirailleurs algériens où il devint caporal-chef.

Comité français de la Libération nationale (1943-1944)

Le Comité français de la Libération nationale (CFLN) ( au ) est l'organe gouvernemental coprésidé par les généraux Henri Giraud et Charles de Gaulle à la suite de la fusion des deux autorités françaises participant à la guerre au côté des Alliés, le Commandement en chef français civil et militaire d'Alger (général Giraud) et le Comité national français de Londres (général de Gaulle).

AMGOT (1944)

Le général Eisenhower, commandant en chef des Armées Alliées en Afrique du Nord, et le général Giraud commandant des Forces Françaises (et « favori » des Américains), saluant les drapeaux des deux nations au quartier général des Alliés à Alger, 1943
Article connexe : AMGOT.
Le 22 janvier 1944, les autorités militaires américaines créent un poste des Affaires Civiles (Civil Affairs) à Alger.

Conférence de Brazzaville (1944)

Article connexe : Conférence de Brazzaville.
La conférence de Brazzaville, se tenant en Afrique-Équatoriale française du 30 janvier au 8 février, abolit le Code de l'indigénat et introduit une nouvelle monnaie en Algérie ou « contre-valeur » par la délibération du 31 janvier 1944.

Procès d'Alger (1944)

Le procès d'Alger, portant notamment sur les responsabilités militaires et civiles des camps d'internement, a lieu au Palais de Justice d'Alger en 194435. Parmi les condamnés, Pierre Pucheu qui est exécuté à Alger le 42.

Vers l'indépendance

Gouvernement provisoire de la République française (1944-1946)

Article connexe : GPRF.
Le , à Alger, le Comité français de la Libération nationale (CFLN) change de nom et devient le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), organe gouvernemental unissant la Résistance intérieure (métropole) et extérieure (l'Armée Nationale de Libération). Il est créé officiellement le 43,44 quelques jours avant le débarquement en Normandie45.

Effort social et politique de l'Après-guerre (1945-1946)

Article connexe : État-providence.
Sous la présidence du Gouverneur général Yves Chataigneau, un effort social et politique est entrepris en faveur de la population musulmane d'Algérie de 1945 à 1946. Concrètement cela se traduit par une aide humanitaire apportée aux populations militaires et civiles. Avec le rapatriement des prisonniers, les Services de santé et le Service social de l'armée organisent la Journée du blessé musulman le à Alger46. Les bénéfices du grand gala organisé pour cette journée spéciale sont reversés à un nouvel établissement militaire, l'Hôpital musulman d'Alger46. Une initiative comparable a lieu en octobre de la même année avec l'ouverture de maisons claires dont la Maison du blessé de guerre musulman47.
L'entraide métropolitaine se traduit aussi par un ravitaillement en nourriture et vêtements de la population musulmane démunie des douars, telle celle peuplant l'oasis Bou-Saâda48, de pareilles distributions ont aussi lieu dans les centres urbains via les écoles. Des Missions médico-sociales sont dépêchées dans les centres du sud avec assistantes sociales, médecins et médicaments. Un centre de transfusion sanguine est ouvert à Alger, un hôpital moderne est aménagé à Sétif49. Des secours sont également organisés contre les catastrophes naturelles, telles le tremblement de terre dans le sud-ouest Constantinois en février 1946 (500 victimes), ou la crise du blé qui se traduit par l'envoi par bateaux d'une partie des stocks de blé de la métropole pour contrebalancer la destruction des récoltes céréalières d'Algérie49.
L'administration tient aussi compte des aspects urbains, religieux et politique avec une reconstruction basée sur un urbanisme neuf visant à réduire le phénomène de taudification, l'édification de la mosquée Beni Ounif dans le sud-Oranais (malgré la loi de 1905), et la création d'assemblées avec la participation des hautes personnalités musulmanes49.

Massacres de Sétif et Guelma (1945)

Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.
En mai 1945, pour fêter la victoire des alliés, un défilé est organisé. Les nationalistes veulent profiter de l'occasion pour organiser une manifestation en rappelant leur revendications. Des exactions ont également lieu[Lesquelles ?][réf. nécessaire]. Lors de la manifestation à Setif dans la confusion est abattu un jeune militant, Bouzid Saâl50,51. Il s'en suit une fusillade provoquant la colère de la foule musulmane 52 puis des meurtres et viols commis sur des Européens53,54. L'armée exerce sa répression en divers endroits de l'Est algérien, dit Constantinois. La repression menée par le général Duval sera brutale, l'armée utilisant même des fours à chaux pour faire disparaitre les cadavres des victimes de la répression55
Le bilan sera de 102 morts et 110 bléssés européens selon la comission Tubert. Le nombre de mort musulman est plus variable allant de moins de 1000 victimes selon une enquête demandée par le gouverneur général Yves Chataigneau 56. Les chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, du Centre de recherche historique et de documentation sur l’Algérie, déclaraient le 9 avril 2005 que « la plupart des historiens s’entendent sur le fait que 45 000 est un chiffre exagéré. Il serait plus réaliste de penser que le bilan humain se situe entre 8 000 et 10 000 morts »57.

Crise du blé (1945)

Du fait de la sècheresse et d'une invasion de criquets, une sévère crise du blé s'abat sur l'Algérie durant l'été 1945 causant le chômage des agriculteurs. Les journaux de l'époque titrent : « Il ne reste que six jours de blé à l'Algérie, si des blés d'importation n'arrivent pas cette semaine nous serons sans pain », ou encore « L'Algérie engage la 3e bataille du blé, plusieurs dizaines de milliers de quintaux ont déjà été livrés », « Appel du préfet d'Alger aux détenteurs de grains : Nous sommes à la veille de manquer de pain. Les stocks de céréales disponibles ne permettent d'assurer l'alimentation des populations que pendant quelques jours. »58 La métropole vient en aide à « ce pays d'outre-mer qui est aussi la France »58.

Toussaint Rouge (1954)

Article détaillé : Toussaint rouge.
Le , jour de la fête catholique de la Toussaint, l'autocar de tourisme qui assure la ligne Arris-Biskra est arraisonné à hauteur de Tighanimine par un commando du FLN. Ils abattent un musulman, le caïd de M’chounèche, Hadj Sadok, et un Européen, l'instituteur métropolitain Guy Monnerot. La femme de ce dernier, également institutrice originaire de métropole, Jacqueline Monnerot, est blessée. Cet attentat est le casus belli qui marque le début de la guerre d'Algérie (1954-1962) dont l'issue est la fin de l'Algérie française, l'exode ou le rapatriement des Français d'Algérie (Européens, israélites et musulmans loyalistes), l'indépendance de l'Algérie, la purge des musulmans algériens dont l'épisode le mieux connu est le massacre d'Oran et la proclamation de la République algérienne, nouvel État souverain, aux frontières héritées des conquêtes françaises.

Guerre d'Algérie (1954-1958)

Article détaillé : Guerre d'Algérie.

Cinquième République (1958-1962)

Proposé sous la présidence de la République de René Coty et du gouvernement dirigé par Charles de Gaulle, le Référendum du 28 septembre 1958 demandait aux Français de ratifier le projet de Constitution préparé par le Comité Consultatif Constitutionnel et le Parlement sous l'égide de Michel Debré et du Président du Conseil, le général De Gaulle. Ce texte celui de la constitution posait les fondements de la Cinquième République. Confortée par plus des quatre cinquièmes des voix, la constitution fut promulguée le 4 octobre 1958 et la Ve République proclamée le jour suivant.
Dans les colonies françaises le référendum vise également à la création de la Communauté française. La Guinée est la seule à rejeter le référendum et à accéder à l'indépendance.
En Algérie, 96 % des habitants de l’Algérie, Européens, Juifs et Musulmans, (75 % des 4 184 110 électeurs inscrits) disent OUI à la nouvelle Constitution59.

Plan de Constantine (1959-1963)

Article détaillé : Plan de Constantine.
Le délégué général du gouvernement en Algérie, Paul Delouvrier, est chargé par l'Élysée de mettre en œuvre le Plan de Constantine, plan de développement économique et social qui prévoit, entre autres, de « fertiliser le Sahara »60.

Plan Challe (1959-1961)

Une entreprise de « pacification » est menée entre 1959 et 1961 par le général Maurice Challe, successeur de Raoul Salan au commandement militaire de l'Algérie. Concrètement, il s'agit d'opérations militaires d'envergure destinées à réduire l'ALN, bras armé du FLN.

Proclamation d'indépendance (5 juillet 1962)

Les gouvernements algérien et français proclament l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 196261,62.

Massacre du 5 juillet (1962)

Article détaillé : Massacre du 5 juillet 1962.

République algérienne (1962)

Article détaillé : Algérie.
Le , l'Algérie française cesse d'exister et cède la place à un nouvel État nommé République algérienne démocratique et populaire.

Loi française du 23 février 2005

La Loi française du 23 février 2005, proposée par le ministre délégué aux anciens combattants Hamlaoui Mekachera, a suscité une vive polémique pour sa mention faite au « rôle positif de la colonisation ». Ce passage a été abrogé sous l'impulsion du président, Jacques Chirac.

Guerres de mémoires

Proposition de loi algérienne du 13 janvier (2010)
Le , le quotidien français Le Figaro reformule une dépêche de l'AFP en ces termes :
« Cent vingt-cinq députés de différents partis politiques algériens, dont le FLN au pouvoir, ont signé une proposition de loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962)63. »
L'instigateur de cette proposition de loi, le député FLN Moussa Abdi, déclare « nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux »64. La particularité de la situation qui accentue son impact diplomatique dans les relations franco-algériennes, le journaliste français Simon Benichou le décrit comme de « nouvelles crispations entre Paris et Alger »64, tient au fait que les partis politiques au pouvoir, dans les deux pays respectifs, sont les mêmes qui étaient aux affaires lors de la « résolution » de l'« Affaire algérienne »64, au siècle précédent.
Proposition de loi française du 29 avril 2010
Le député Thierry Mariani dépose une proposition de loi, reconnaissant les crimes contre l'humanité commis contre les Français de toutes confessions du au  :
Citation : « La France reconnaît les souffrances subies par les citoyens français d’Algérie victimes de crimes contre l’humanité commis du 19 mars 1962 au 31 décembre 1963 du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique65. »
Dans une interview accordée alors, il accuse le FLN, et met également en cause l'inaction des autorités françaises, à cette époque :
Citation : « …rien n’a jamais été fait pour protéger les citoyens français habitant en Algérie à l’époque. Rien n’a jamais été fait pour rétablir la loi et l’ordre. Au contraire, des ordres stricts ont été donnés aux forces de l’ordre et à l’armée française pour ne pas intervenir66. »
Cette proposition de loi n'a pas été prise en considération67.

Économie

Gare de Guelma au XIXe siècle.
Le grand pont El Kantara de Constantine contient l'inscription « construit sous le règne de Napoléon III Empereur des Français 1861-1865 »68. Circa 1899
Alger vue depuis l'Amirauté, circa 1899
La période coloniale est caractérisée par de lourds et coûteux investissements pour la métropole. Ces investissements visent à la création des infrastructures nécessaires au bon développement de la colonie (ports, ponts, routes, hôpitaux, bâtiments administratifs, écoles…) et sont supportées par les contribuables français69. Le commerce lui-même se fait largement aux dépens de la métropole, car l'Algérie n'est pas un fournisseur de matières agricoles ou minières à bon compte, mais voit ses produits achetés le plus souvent bien au-dessus des cours mondiaux70. En 1958, 22 % des importations coloniales sont constituées par le vin algérien dont le prix à qualité égale est 75 % plus cher que le vin grec, espagnol ou portugais71. En 1952-1953, les recettes locales sont incapables de faire face aux dépenses de fonctionnement: l'Algérie est en faillite. Le gouvernement d'Antoine Pinay doit demander au parlement le vote de 200 millions d'impôt nouveaux et est contraint de procéder à des coupes dans le budget de la métropole pour rétablir la situation dans la colonie. Lors des années suivantes, les déséquilibres algériens vont sans cesse augmentant et sont rééquilibrés par la France. En 1959, l'Algérie engloutit à elle seule 20 % du budget de l'État français. L'Algérie, durant la période coloniale, loin de présenter une source économique avantageuse est un lourd fardeau pour la métropole et ses contribuables.

Historique des monnaies

Trois unités monétaires singulières sont utilisées en Algérie française. La première est basée sur le système monétaire ottoman, elle couvre la période de transition de 1838 à 1848, les deux autres sont basées sur le système français ; le dernier, introduit en 1960, couvre par ailleurs la période de transition de 1962 à 1964.
Boudjou (1830-1848)
Article détaillé : Boudjou.
Le boudjou, ou « piastre d'Alger », est la monnaie turque utilisée dans la régence d'Alger lors de la colonisation ottomane de l'Algérie qui précède l'annexion du territoire à la France en 1848.
« Franc » algérien (1848-1960)
Article détaillé : Franc algérien.
Avec la création des départements français d'Algérie en 1848 est introduite une nouvelle monnaie, le Franc algérien qui supplante le budju, monnaie ottomane de la régence d'Alger.
Banque de l'Algérie (1861-1964)
La Banque de l'Algérie émet les premiers billets en 1861.
Monnaies de nécessité (1915-1923, 1944)
Articles connexes : Franc algérien et Monnaie de nécessité.
De 1915 à 1923, lors de la grave crise interne générée par la Première Guerre mondiale, les chambres de commerce d'Alger, Bône, Constantine et Oran émettent de la monnaie de nécessité, billets et pièces, à la place de la Banque de l'Algérie.
À nouveau en 1944, durant la Seconde Guerre mondiale, des contre-valeurs sont mises en circulation en Algérie ; cette fois l'émetteur est la région économique d'Algérie.
« Nouveau Franc » (1960-1964)
Article détaillé : Nouveau franc.
Une réforme monétaire dite Plan Pinay-Rueff introduit le nouveau franc en métropole et en Algérie. Cette monnaie survit à l'Algérie française jusqu'au , veille de l'adoption du dinar algérien.

Entrepreneurs d'Algérie

Article connexe : Orangina.
Alger, café maure, intérieur, circa 1899
L'entrepreneur pied-noir Léon Beton natif de Boufarik (près de Blida), commercialise le soda Orangina à la foire d'Alger en 1936. Son fils Jean-Claude Beton, natif de la même ville, initie l'industrialisation de la marque avec la création de la Compagnie Française des Produits Orangina (CFPO) le . En 1837, le soldat gênois de l'armée d'Afrique, Gaétan Picon, créé le Picon, un apéritif Bitter (amer). La première distillerie produisant l'amer africain est ouverte à Philippeville, d'autres suivent à Constantine, Bône et Alger.

Le lobby colonial d'Algérie

L'historienne Jeannine Verdès-Leroux, chercheuse au CNRS, a répertorié 45 000 grands exploitants agricoles sur un total de 1 200 000 Européens d'Algérie72.
Après un séjour en Algérie, des autorités telles que le général et futur gouverneur général de l'Agérie Thomas-Robert Bugeaud jugent l'aventure algérienne dispendieuse. Ce dernier la décrit comme une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d'être débarrassée73 ». Cependant d'autres voix se font entendre à Paris en faveur de la conquête généralisée de l'Algérie. L'aménagement du territoire lors de la colonisation constitue une opportunité de développer les affaires de familles d'entrepreneurs métropolitaines formant le « lobby colonial » d'Algérie.
Une fois la conquête achevée et le territoire annexé par la création de départements, le Sahara devient particulièrement la source d'enjeux économiques importants pour un cartel d'entreprises françaises, à titre d'exemples le duopole Total et Elf se partage l'exploitation pétrolière, Renault et Citroën se disputent l'hypothétique marché du transport transsaharien et Thomson bénéficie en sous-main d'un contrat militaire pour gérer une installation secrète.

Répartition des lots

Grands travaux publics

De grands travaux permettent le développement et la modernisation des infrastructures d'Alger, la capitale.

Axes de communication et transports

Voie ferrée (1857-1962)
L'histoire du réseau ferré d'Algérie commence le , avec un décret du gouvernement français autorisant la construction de 1 357 km de chemins de fer dans le département d'Alger. Le premier chantier, démarré le , porte sur la construction de la ligne Alger-Blida.
Voie postale (1830-1962)
Voie maritime
La Compagnie générale transatlantique (ou French Line), dont le siège est à Paris, relie les protectorats français aux départements français méditerranéens par la ligne maritime Corse-Algérie-Tunisie-Maroc74.

Enjeux économiques sahariens

Homme (Touareg) sur un chameau près d'un palmier, Algérie, 1860-1900

Diplomatie française (1961)

« Le pétrole, c'est la France et uniquement la France, le Sahara algérien est une fiction juridique et nationaliste sans fondement historique.
On peut accepter beaucoup de choses, on ne peut pas abandonner le Sahara purement et simplement au FLN. »
Président de la Ve République française Charles de Gaulle, instructions à la délégation française en mai 196175,76,77
Cette instruction du président Charles de Gaulle à sa délégation participante à la première conférence d'Évian en mai 1961 peut se comprendre à la lumière de l'analyse contemporaine de la diplomatie française par la Commission de publication des documents diplomatiques français (Documents diplomatiques français, 1961)78 :
« L'organisation des Territoires du Sud, comme leur conquête, fut graduelle ainsi que l'établiront l'analyse des textes qui les concernent et l'examen de leur évolution. Les richesses du Sahara, dès 1936 mais surtout depuis 1950 et 1951, ont provoqué les convoitises du colonialisme, et d'abord du colonialisme français : de là, la tentative de distraire de l'Algérie sa partie saharienne au moyen de quelques subterfuges juridiques inopérants et à l'aide de slogans tel que celui de « Dunkerque à Tamanrasset ». »

Explorations et exploitations du Sahara (1822-1971)

Plaque commémorative du massacre de la mission Flatters par les Touaregs, parc Montsouris de Paris, 2006
L'exploration du Sahara par les Européens commence au XIXe siècle, la traversée nord-sud est ainsi réalisée en 1822 par les deux explorateurs anglais Hugh Clapperton et Dixon Denham. L'explorateur français René Caillié les imite en 182879.
Dès l'année 1879, la région du Sahara, territoire désertique hostile indépendant de la régence d'Alger et placé sous l'autorité de tribus nomades, constitue un centre d'intérêt majeur pour les autorités parisiennes. Les premières missions d'exploration après la conquête de l'Algérie ont lieu de 1857 à 1861 (Henri Duveyrier), en 1880 et 1881 (Paul Flatters), suivis de deux autres en mai et décembre 1902 ; date à laquelle le lieutenant Georges Guillo Lohan de la Compagnie des Oasis sahariennes parvient à faire reconnaître l'autorité du gouverneur des Territoires du Sud nouvellement créés sur la population indigène19. Dès lors le Sahara algérien attire de nouvelles générations d'explorateurs, français dont le savant naturaliste Théodore Monod, mais l'enjeu du « grand désert » n'est pas seulement scientifique.
La découverte d'hydrocarbures dans le Sahara après des années de recherches a eu lieu le entraînant une mise en production qui débuta timidement entre 1957 et 1959 pour démarrer véritablement en 196180. Le lobby de l'hydrocarbure en Algérie (lobbies pétrolier et gazier) naît au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et est à l'origine de la renégociation des Accords d'Évian, connue sous le nom d'Accords d'Alger de 1965. Lors de la tractation des Accords d'Évian avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne, le président Charles de Gaulle a refusé de reconnaître la souveraineté de la future Algérie sur le Sahara, essayant à la place d'en faire une région autonome, sans succès81. L'échec de la treizième réunion, établie dans le cadre de la première conférence d'Évian débutant le 20 mai 1961, entre Krim Belkacem, principal responsable du G.p. R.A. et Louis Joxe, Ministre des Affaires algériennes, est directement lié à la question du statut du Sahara81. Lors de la conférence de presse consécutive, Belkacem déclare alors :
« nous nous sommes trouvés en face d'un gouvernement français qui veut bien décoloniser mais à moitié ; c'est-à-dire maintenir l'Algérie sous une domination coloniale à peine déguisée81. »
Le président de Gaulle avait émis des recommandations à ses délégués77. Déjà durant la IVe République un Président du Conseil avait publiquement déclaré :
« La France est et demeure une grande puissance. Elle mobilisera ses forces pour que se réalise le miracle saharien. De grandes richesses, en charbon, en fer, en pétrole, en gaz naturel, des Territoires du Sud, seront mises en valeur. La Métropole apportera sa technique et ses investissements ; l'Algérie apportera sa main d'œuvre de plus en plus qualifiée et demain ses cadres. La mise en valeur du désert c'est la grande tâche de notre génération82. »
De fait, l'Histoire lui a donné raison en 1956 avec la découverte par la compagnie française C.F.p. A. d'importants gisements de pétrole et gaz dans le Sahara nommés respectivement Hassi Messaoud et Hassi R'mel. Plus tard un Ministre de la Ve République ajoute « la France ne pourrait poursuivre son extension sans l'Afrique et les richesses du sous-sol africain ne pourraient être exploitées sans la France81. »
Pourtant les affaires pétrolières franco-algériennes ont survécu à l'Algérie française jusqu'en 1971, année de la nationalisation des installations françaises du Sahara par Houari Boumédiène, président de la nouvelle République algérienne83.

Étude du chemin de fer transsaharien (1879-1881)

Articles détaillés : Paul Flatters et Chemin de fer transsaharien.
Le lieutenant-colonel Paul Flatters est tué par les touaregs du Sahara durant le massacre de la mission Flatters en 1881.
En 1879, après en particulier la mission d'Adolphe Duponchel et la publication de son rapport, les autorités françaises envisagent de créer une nouvelle route commerciale avec l'établissement d'une ligne de chemin de fer entre l'Algérie française et le Soudan français. Une commission d'étude est nommée par Charles de Freycinet, ministre des Travaux publics84. Le lieutenant-colonel Paul Flatters mène une première mission d'exploration dans le Sahara en 1880, suivie d'une seconde au cours de laquelle il tombe, le 16 février 1881, dans une embuscade tendue par des Touaregs, où il périt avec son équipe85.

La traversée du Sahara en auto-chenilles (1922-1923)

Louis Audouin-Dubreuil, ex-officier méhariste, ici portant le casque colonial. Il devient adjoint de Georges-Marie Haardt lors de l'expédition transaharienne de Citroën. 1924
Dans les années 1920 les deux industriels français Renault et Citroën rivalisent pour la conquête automobile du Sahara et ainsi s'attirer les faveurs des commandes de l'armée française avec l'élaboration d'un nouveau matériel de transport adapté aux conditions extrêmes du désert86. L'industrie cinématographique relie les prouesses technologiques nationales avec « le grand film documentaire » intitulé Raid Citroën : La traversée du Sahara en auto-chenilles diffusé dans les cinémas Gaumont et narrant la Mission Haardt-Audouin Dubreuil86.
L'aboutissement ultime de cette mission transsaharienne en est sa version sportive contemporaine le rallye-raid, et plus particulièrement le rallye Paris-Dakar créé en 1978 à l'initiative de Thierry Sabine, en remplacement de sa Croisière verte, avec le soutien du pétrolier Total et dont le logo est un touareg.

Compagnie Générale Transsaharienne Citroën (1924-1925)

En 1924, l'industriel automobile français, André Citroën, se lance dans une opération de promotion internationale jumelée destinée à promouvoir à la fois sa nouvelle automobile, l'autochenille dont l'inventeur Adolphe Kégresse a cédé les droits d'exploitation, et l'empire colonial français. À cette fin il organise un projet de « services réguliers par automobiles et par avions » devant relier la mer Méditerranée au golfe de Guinée et passant par la création de la Compagnie générale transafricaine (CEGETAF), puis de la Compagnie Générale Transsaharienne Citroën (CITRACIT), toutes deux à des fins de transport et de tourisme de luxe à travers le Sahara.
Le départ de cette expédition devant relier le sud de l'Algérie française au nord du Soudan français (AOF) est fixé au mais est finalement annulé, ce qui constitue un échec financier pour l'entreprise Citroën perdant à hauteur de 15 millions de francs87 dans l'affaire. Si André Citroën met un terme définitif à sa ligne régulière transsaharienne il en adapte le concept pour créer les fameuses croisières Citroën, de 1924 à 1934, nommées respectivement Croisière noire, Croisière jaune puis Croisière blanche.

Société Nationale de Recherche et d'Exploitation de Pétrole en Algérie (1946-1965)

Article détaillé : SN REPAL.
La Société nationale de recherche et d'exploitation de pétrole en Algérie ou SN REPAL (qui devient par la suite ELF Aquitaine) est créée en 1946 par la IVe République française dans le but de disposer d'un approvisionnement national en pétrole.

Compagnie Française des Pétroles Algérie (1949-1971)

En 1949, la Compagnie française des pétroles ou CFP (renommée Total en 1985) débute son activité dans le Sahara algérien83. Le 21 juin 1951, celle-ci signe un accord préliminaire avec la SN REPAL en prévision du partage des gisements répartis sur un périmètre de 250 000 km283. La Compagnie française des pétroles Algérie (C.F.PA.), filiale de la C.F.p., est créée en 195383. Avec 35 % des parts de son capital, l'État français est l'actionnaire majoritaire de la C.F.p. A83. dont les travaux mettent au jour Hassi Messaoud (« le puits du bonheur ») en 1956. De cette date à 1970, ce seul gisement produit 128 millions de tonnes d'or noir81.

Complexe militaro-énergétique du Hoggar (1957-1978)

En réponse à la crise de Suez de 1956 qui a mis à jour, à la fois, les limites de la coopération entre Alliés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les prétentions internationales des nouvelles superpuissances États-Unis et Union des républiques socialistes soviétiques, ainsi que le passage au second rang des obsolètes grandes puissances coloniales britannique et française, le gouvernement français décide la création d'un champ d'expérimentation au Sahara en 195788. La France consacre ainsi à sa défense nationale l'exploitation d'un terrain de 108 000 km2 afin d'y mener des expériences88.
De cette entreprise d'élaboration d'une force de dissuasion atomique au sein des départements français du Sahara (Territoires du Sud) découle la politique énergétique nucléaire de la France. L'exploitation des quatre installations militaires françaises principales, Colomb-Béchar, Hammaguir, Reggane et In Ekker s'achève en 1967. La dernière, à Namous, bénéficie d'une couverture civile la Sodéteg, et poursuit ses activités jusqu'en 1978.

Politique

Algériens (musulmans) dans un café d'Alger, circa 1899
Juif algérien, circa 1901-1906

Politique algérienne de la France (1827-1944)

Politique de représailles (1827-1830)
Articles connexes : Affaire de l'éventail et Siège d'Alger.
Politique de conquête limitée (1830-1834)
Article connexe : Traité Desmichels.
Politique d'attentisme (1834-1837);
Article connexe : Traité de Tafna.
Politique de conquête généralisée (1837-1847)
Politique d'assimilation (1848-1944)
Assimilation territoriale
Article détaillé : Départements français d'Algérie.
Vue d'Alger depuis Notre Dame d'Afrique, circa 1899
Cette politique vise à assimiler le territoire algérien au territoire français et débute officiellement avec l'ordonnance du 22 juillet 1834. Son application n'est dans un premier temps que partielle, puis s'applique à l'ensemble de la colonie une fois la conquête totale du territoire décidée en 1841.
La Deuxième République établit la Constitution française de 1848 qui consacre l'appartenance de l'Algérie au territoire national.
« Constitution du 18 novembre 1848 :
Chapitre IV — Du pouvoir législatif :
Article 21. — Le nombre total des représentants du peuple sera de sept cent cinquante, y compris les représentants de l'Algérie et des colonies françaises.
Chapitre X — Dispositions particulières :
Article 109. — Le territoire de l'Algérie et des colonies est déclaré territoire français, et sera régi par des lois particulières jusqu'à ce qu'une loi spéciale les place sous le régime de la présente Constitution. »
Concrètement, cela se traduit par l'abandon du statut de colonie française pour une administration civile et une représentation politique dans l'Assemblée nationale, les départements français d'Algérie89 créés le 9 décembre 1848 :
Assimilation démographique
La loi du 26 juin 1889 institue la naturalisation automatique, au nom du droit du sol, des enfants d'étrangers nés en territoire français (s'ils ne la refusent pas à 21 ans, âge de leur majorité).

Politique d'intégration (1944-1958)

Collège électoral unique (1958)
Article connexe : collège électoral.
Le décret no 58-569 du 3 juillet 1958, émanant du président du Conseil Charles de Gaulle, établit un collège électoral unique90.
« Art. 1er. - Il sera établi dans chaque commune d'Algérie une liste électorale unique sur laquelle seront inscrits d'office tous les citoyens et citoyennes sans distinction de statut, domiciliés ou résidant dans la commune et remplissant à la date de clôture des listes les conditions exigées par la législation électorale en vigueur. »
Auparavant ce décret existent un 1 ° Collège réservé aux citoyens français et un 2 ° Collège pour les sujets français.

Politique d'autodétermination (1959-1962)

Référendum sur l'autodétermination en Algérie (1961)

Rejetant la politique d'intégration, le président Charles de Gaulle propose une politique d'autodétermination qui se traduit par un référendum tenu en métropole et en Algérie le 8 janvier 1961.
« Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple français par le président de la République et concernant l'autodétermination des populations algériennes et l'organisation des pouvoirs publics en Algérie avant l'autodétermination ? »
Sur les 23 665 444 suffrages exprimés, 74,99 % est un « oui », 25,01 % est un « non ». 2,22 % (du nombre d'inscrits) exprime un vote nul qui n'est pas comptabilisé et 8 533 520 inscrits s'abstiennent de voter (26,24 % du nombre d'inscrits).

Proposition de partition de l'Algérie (1961)

En août 1961, le député UNR Alain Peyrefitte rédige un rapport sur un projet de partition de l'Algérie91, 1964
Article connexe : Sécession (politique).
Le premier ministre Michel Debré évoque la partition de l'Algérie, comme dernier recours, dans la déclaration à l'Assemblée nationale du 28 juin 196192. Il argumente sur la « séparation » en s'appuyant sur l'exemple d'autres partitions réussies faisant implicitement référence à Israël.
« S'il devait arriver que toutes les voies raisonnables apparussent comme fermées il faudrait en tirer la leçon. Sur la carte sont déjà dessinées les portions de territoire où l'emporte la population d'origine européenne. Faute de la coopération et de l'association, la sécurité, non seulement de cette population mais aussi de celle de la population musulmane résolue à demeurer à nos côtés, ne serait alors assurée que par la séparation et une organisation autonome, le reste des habitants vivant désormais sans que la France ait à y pourvoir. Une telle séparation ne serait point du tout un phénomène nouveau dans le monde et notre siècle en donne maints exemples. Il est même arrivé que ce soit au bénéfice de populations de religion musulmane et afin d'éviter qu'elles ne soient livrées à d'autres en qui elles ne pouvaient se confier, que des divisions géographiques ont été pratiquées et ont réussi. […] Le risque de sécession et de partage n'est pas notre fait. Si tous ceux qui parlent de l'Algérie avaient le même souci de son avenir que nous-mêmes, et comprenez que rien ne s'édifie sans la fraternité, alors l'affaire serait gagnée pour le plus grand bien de tous. »
Les annonces de Paris ont des répercussions en Algérie, le FLN hostile à l'idée de partition organise une manifestation le 5 juillet 1961.
En août 1961, le député UNR Alain Peyrefitte émet à son tour la proposition d'une partition de l'Algérie. Hubert Beuve-Méry directeur du journal Le Monde publie le projet de Peyrefitte dans quatre éditions de son journal à la fin septembre 1961. Le président Charles de Gaulle reçoit Alain Peyrefitte à l'Élysée le 19 novembre 1961 et lui commande un rapport sur sa proposition. Peyrefitte énumère quatre points91 :
« 1. On regroupe entre Alger et Oran tous les Français de souche, avec tous les musulmans qui se sont engagés à nos côtés et veulent rester avec nous. 2. On transfère dans le reste de l'Algérie tous les musulmans qui préfèrent vivre dans une Algérie dirigée par le FLN. 3. On garde un libre accès au Sahara, qui doit devenir un territoire autonome par rapport aux deux premiers. 4. Tout le reste est négociable. On pourra partager Alger, comme Berlin ou Jérusalem : la Casbah d'un côté, Bab El-Oued de l'autre, une ligne de démarcation au milieu. »
Ce à quoi le président Charles de Gaulle lui répond91, révélant ainsi une partie du contenu de son entretien avec Ben Gourion premier ministre d'Israël le 5 juin 196193 :
« En somme, vous voulez faire un Israël français. C'est ce à quoi voulait me pousser Ben Gourion, quand il est venu me voir. Mais il m'avait bien averti : « Ça ne marchera que si vous envoyez en masse d'autres colons français, s'ils s'installent définitivement, et s'ils s'engagent comme soldats pour combattre. » Vous imaginez ça ! Les pieds-noirs veulent que notre armée les défende, mais ils n'ont jamais éprouvé le besoin de se défendre eux-mêmes ! Vous les voyez se poster à leurs frontières pour prendre la relève de l'armée française ? »
Il met fin à la conversation en rejetant définitivement la proposition marquant par la même occasion son rejet de perpétuer l'Empire colonial français et son projet de rapatriement des colons européens91 :
« Si nous suivons votre solution, nous dresserons la Terre entière contre nous. Le tiers-monde va se solidariser avec les Arabes. Nous aurons créé un nouvel Israël. Tous les cœurs, dans le monde arabe, en Asie, en Amérique latine, battront à l'unisson des Algériens. Les Juifs ont une bonne raison : c'est sur cette terre qu'ils ont eu leurs racines, bien avant les Arabes ; et ils n'ont pas d'autre foyer national. En Algérie, les Arabes ont l'antériorité ; tout ce que nous avons fait porte la tache ineffaçable du régime colonial ; le foyer national des Français d'Algérie, c'est la France. »
Des responsables nationalistes de l'OAS souhaitent négocier avec de Gaulle les modalités de la partition de l'Algérie, mais l'état-major de l'OAS refuse et fait exécuter deux chefs partitionnistes ; ce qui met fin au débat idéologique au sein de l'organisation94.
Pour Maurice Allais, si la solution de la partition, dont on a souvent dressé des « images caricaturales », a rencontré peu de faveur, c'est pour la seule raison qu'elle a été farouchement rejetée par les extrémistes des deux camps. Selon lui, cette partition était « cependant la seule solution raisonnable95. »

Politique de négociation (1961-1962)

Article connexe : Accords d'Évian.

Politique de coopération (1962-1978)

Article connexe : B2-Namous.

Principales mouvances politiques (1830-1962)

Colonialisme français

La conférence de Berlin de 1884-1885 donne lieu au partage de l'Afrique par les empires coloniaux européens, 1885
Une idéologie coloniale, dominante au XIXe siècle, conduit la Monarchie française à débuter l'aventure algérienne, en mai 1830, et la République française lui succédant, en février 1848, à la continuer.

Anticolonialisme français

Affiche de propagande du Parti communiste algérien reprenant la symbolique de la faucille et le marteau de l'Union des républiques socialistes soviétiques (toutefois en position inversée), 1963
Dès le début de la guerre d'Algérie une (infime) partie de la population européenne d'Algérie manifeste son soutien au F.L.N., ce qui donne lieu à des actes de sabotage et des attentats contre l'armée française ou les intérêts français. Ces faits sont une répétition - ou plus exactement une continuation - des événements survenus en métropole durant la guerre d'Indochine (1946-1954) dont le plus célèbre est l'Affaire Henri Martin, mais qui inclut aussi des manifestations, blocages de trains de munitions en partance pour le front par des militants communistes, sabotage de munitions françaises et propagande pacifiste. L'aboutissement extrême de cette politique de « retournement d'allégeance », ou de haute trahison selon le degré pratiqué d'intelligence avec l'ennemi, est illustré par l'affaire Boudarel, un militant du Parti communiste français puis Parti communiste indochinois, par ailleurs professeur au lycée de Saïgon, qui torture des prisonniers militaires français internés dans le camp de rééducation Việt Minh no 11396.
C'est dans cette lignée anticolonialiste que se situe l'Affaire Maillot du nom de l'aspirant Maillot, un militant pied-noir du Parti communiste algérien (p. C.A.), par ailleurs collaborateur au journal Alger républicain.Il détourne un camion d'armes de l'armée française pour aller le livrer à l'ennemi, chose qu'il fait en approvisionnant un camp du F.L.N. le . L'aspirant Maillot considéré comme déserteur, est interpellé par l'armée, se défend et est finalement abattu97.
Une seconde affaire célèbre est celle de Fernand Iveton, également militant du p. C.A., ouvrier syndicaliste CGT à l'usine à gaz d'Alger où il dépose une bombe qui lui a été remise par des camarades indépendantistes le , date de son arrestation98. La bombe n'explosera pas. Il n'y aura ni dégâts ni victimes. En vertu des Pouvoirs spéciaux il est condamné à mort par le Tribunal militaire d'Alger pour « tentative de destruction par substance explosible d'édifices habités99 » et guillotiné le 97.
La troisième affaire notable implique Maurice Audin, européen militant du p. C.A. qui, à la différence des deux autres, est né au protectorat français de Tunisie auquel la France accorde son indépendance le . Audin est par ailleurs enseignant à l'université d'Alger, quand il est interpellé à son domicile par l'armée française lors de la bataille d'Alger le et est depuis porté disparu.
Cette mouvance anticolonialiste existante en Algérie est relayée en France métropolitaine par les intellectuels du Réseau Jeanson ou du Manifeste des 121. La conduite des affaires algériennes par le président de Gaulle s'inscrit, de fait, dans la mouvance anticolonialiste ; c'est ainsi lui qui initie la décolonisation française et le démantèlement du second empire colonial dès novembre 1943 en accordant son indépendance au Liban, le général de Gaulle copréside alors le Comité français de la Libération nationale.

Anticommunisme et antifascisme français

Affiche de propagande « On ne passe pas ! » créée par le philanthrope français Maurice Neumont (République de Montmartre) et utilisée à l'encontre de la Paix blanche proposée par le Reichstag allemand durant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Le slogan est repris en espagnol (parfois sous-titré en allemand) « Ils ne passeront pas ! Nous Passerons ! » par le Parti communiste espagnol (Dolores Ibárruri) et les anarchistes à l'encontre du Camp nationaliste et de son allié nazi durant la guerre civile espagnole (1936-1939). Il est repris en français « Le fascisme ne passera pas ! » par le Parti communiste français et les anarchistes à l'encontre des gaullistes et des nationalistes français puis de l'OAS durant la guerre d'Algérie (1954-1962). Circa 1918
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de guerre froide, faisant suite à l'émergence de « deux blocs idéologiques » symboliquement séparés par un « rideau de fer », se dessine une nouvelle tendance politique. Celle-ci se traduit par l'opposition et la confrontation violente de deux courants idéologiques et comparables, bien que paradoxalement opposés, chaque force se présentant comme « antiextremiste » et accusant l'autre respectivement de « fasciste » ou de « soviétique ». Le premier terme est principalement employé par la gauche française et son aile la plus radicale regroupant les communistes et les syndicats ouvriers gravitant autour (telle la C.G.T.), le second terme est usité par la faction de l'armée en accord avec (et/ou sous les ordres du) général Maurice Challe ; par exemple dans l'appel lancé par ce dernier à l'adresse des forces françaises lors du putsch du 22 avril 1961 (« Voudriez-vous que Mers el-Kébir et Alger soient demain des bases soviétiques ? »)100. Au dogme anticommuniste des uns répond celui, antifasciste, des autres.
C'est à la clameur de « Front populaire ! », « non au fascisme » ou « les fascistes ne passeront pas », paraphrasant ainsi le fameux slogan des anarchistes contre les nationalistes soutenant Franco durant la guerre civile espagnole (1936-1939) « No pasarán ! Pasaremos ! » (lit. « ils ne passeront pas ! nous passerons ! »), que défilent les communistes et leurs alliés durant les manifestations métropolitaines à compter de 1958. Ces manifestations sont le plus souvent organisées en contre-manifestation ou réaction d'opposition face aux actions les plus spectaculaires et médiatisées des nationalistes Européens d'Alger et d'Oran, actions désapprouvées et alors qualifiées d'« activisme ». Le terme « fasciste » est abondant dans la propagande communiste anti-gaulliste et anti-nationaliste de l'époque ; ce qui n'empêche pourtant pas les communistes membres du Réseau Jeanson de soutenir les nationalistes algériens (indigènes favorables à la création d'une Algérie indépendante) contre leurs compatriotes nationalistes français (colons et métropolitains favorables au maintien des départements d'Algérie française).
Illustration de la « théorie des dominos » ou expansion communiste en Asie. Le général putschiste Maurice Challe fait référence à cette théorie, qu'il applique à l'Algérie en cas d'indépendance, dans son appel du 22 avril 1961 : « Voudriez-vous que Mers-el-Kébir et Alger soient demain des bases soviétiques ? »100
C'est en tant que « croisade » anticommuniste et « ambassade » du Monde Libre que le célèbre officier parachutiste français Marcel Bigeard décrit la mission de l'Armée française durant l'opération de « pacification » préconisée par le gouvernement et nommée Plan Challe. Les termes équivoques employés de « croisés » et « Occident » renvoient par ailleurs à un conflit de civilisations celui des croisades lancées par le Monde chrétien contre le Monde musulman, conflit amorcé un siècle plus tôt par l'émir Abd el-Kader et sa Guerre sainte (ou fatwa) contre les colons catholiques. Ainsi, lors d'une entrevue filmée dans le cadre de l'émission télévisée Cinq colonnes à la une du 2 octobre 1959 et ayant pour thème « L'Algérie des combats » (filmée par Pierre Schoendoerffer), le colonel Bigeard déclare au journaliste Jean Lartéguy :
« Nous faisons une guerre, pas pour nous, pas une guerre colonialiste, Bigeard n'a pas de chemise [il montre son uniforme entrouvert] mes officiers non plus. Nous nous battons ici pour eux, pour l'évolution, pour voir l'évolution de ces gens-là et cette guerre est à eux. Pour défendre leur liberté au même titre que, à mon avis, nous défendons la liberté de l'Occident. Nous sommes ici des ambassadeurs, des croisés ; qui nous accrochons, pour que nous puissions continuer à parler, et avoir le droit de nous exprimer81. »
Bien que globale, comme l'atteste l'émergence du Maccarthisme en Amérique (et au Japon sous AMGOT) et la manifestation de la « Théorie des dominos » en Asie, cette tendance s'applique particulièrement à la France métropolitaine et à l'Algérie française où elle s'illustre par de fréquentes et successives manifestations politiques dans les capitales parisienne et algérienne. Elle est aussi institutionnelle comme en témoigne la nature « tripartiste » de la IVe République. De cette division, état de fait politique, découle les événements historiques clés de l'Algérie française au XXe siècle tels que la crise de mai 1958, la conduite gaulliste des affaires algériennes lui succédant, le putsch des généraux en 1961 et son échec.
Par ailleurs, l'affaire Sapphire (fictionalisée[Quoi ?] en 1969 dans Topaz) impliquant Philippe Thyraud de Vosjoli, bien que peu médiatisée, excepté par le Le Canard enchaîné et la presse étrangère dont le Time, a mis en évidence la présence d'espions soviétiques au sein du service de renseignement SDECE et du gouvernement français en 1962101 ;

Loyalisme indigène

Dès le début de la conquête française une partie de la population indigène manifeste son soutien à la France. Le loyalisme indigène musulman perdure durant la guerre d'Algérie et place ceux qui ont fait le choix de la République Française plutôt qu'une République Algérienne dans une situation délicate ; qui par ailleurs se pérennise en se transmettant aux générations suivantes. Même après le 19 mars, il restera 1,5 million et demi de musulmans[réf. nécessaire] qui voulaient venir en France : harkis, moghaznis, fonctionnaires, députés et leurs familles.

Indépendantisme indigène

Refusant de se soumettre à l'autorité française se substituant à la régence ottomane d'Alger en 1830, l'émir berbère Abd el-Kader lance une guerre sainte (« Fatwa ») contre les envahisseurs catholiques Européens (le catholicisme étant alors la religion d'État en France). Plus tard, en 1959, le terme équivoque mais explicite de « Croisés » est employé par le colonel français Marcel Bigeard pour décrire le Plan Challe81.
Le Mouvement nationaliste algérien - et sa Némésis française - est issu de cette mouvance indépendantiste, présente dès la conquête de 1830 et que les campagnes de pacification dont était mandaté le général Bugeaud (campagne de 1836 et campagne de 1841) étaient parvenues à marginaliser et à contenir jusqu'aux massacres de Sétif en mai 1945.

Nationalisme algérien

Article détaillé : Mouvement national algérien.
Au début du XXe siècle, plusieurs dirigeants algériens revendiquent à la France le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit des algériens. Plusieurs penseurs algériens vont vilipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l'a été l'émir Khaled el-Hassani ben el-Hachemi en Égypte puis en Syrie.
Messali Hadj, fondateur de l’Étoile nord-africaine revendique publiquement l'indépendance de l'Algérie le 2 août 1936 à Alger89.
Malek Bennabi, Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Messali Hadj, Ben Badis, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger sur la question algérienne, ce qui provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens : Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l'Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc.

Le massacre du 8 mai 1945

Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma.
Le 8 mai 1945, jour de la signature de l'armistice en Europe, ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (à Sétif et dans le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » juifs et chrétiens  : 27 Européens sont assassinés (103 autre « Français » trouveront la mort dans les jours suivants). Des noyablers musulmans sont assassinés à Constantine. 900 musulmans seront tués par les émeutiers. La répression de l'armée française dans la région de Sétif sera faite par voie terrestre, aérienne et par bombardements navals. Le bilan varie selon les historiens entre 10 000 et 45 000 Algériens tués mais il est généralement estimé à plus d'une dizaine de millier.

La révolte algérienne de 1945 à 1954

À la suite de la mort de Ben Badis en 1940, de l'emprisonnement de Messali Hadj en 1945 et de l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique le statut d'égalité ou d'indépendance pour les Algériens en 1948. Aussi, l'Association des oulémas musulmans algériens est-elle interdite. C'est alors qu'apparaît l'Organisation spéciale qui a pour but de rassembler les armes en vue d'organiser la lutte armée. Mohamed Belouizdad en est le premier chef, puis Hocine Aït Ahmed prend la tête du mouvement et continue à œuvrer pour l'achat d'armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS.
En 1949 Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed. Le plan de l'Organisation est dévoilé et une vague d'arrestations est réalisée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques nie toute relation avec l'Organisation spéciale pour mettre un terme aux arrestations.
Le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) est fondé en mars 1954, il organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien (MNA) est fondé en juillet de la même année par les messalistes102. Par la suite, le Front de libération nationale (FLN) est fondé en octobre 1954 émanant de CRUA. Le FLN et le MNA deviendront rivaux pour le contrôle du pouvoir de la révolution. Quant à Messali Hadj il est libéré en 1958 et est assigné à résidence en France.

La Guerre d'Algérie (1954 à 1962)

Article détaillé : Guerre d'Algérie.
À ce propos consulter les annexes.

Mouvement libéral d'Algérie

Le Cartel libéral d'Algérie est constitué des fédérations algéroises de la SFIO (représentée par Williams Lévy), du M.R.p. (Ange Florès), du Parti socialiste autonome (Fernand Moschetti), de la Ligue des droits de l'homme (Gérard Lévy-Valensi) et de la Fédération des Libéraux (Roger Albou)103. Son Secrétaire général est une figure médiatique, le pied-noir Pierre Popie103 (alias Maître Popie), avocat d'Alger et un temps collaborateur au journal L'Effort algérien en tant que membre de l'Association de la Jeunesse Algérienne pour l'Action Sociale (AJAAS) qu'il a fondé en 1952. La mouvance libérale prônée par Maître Popie se veut une alternative amicale et fraternelle à l'affrontement des mouvements nationalistes qui s'opposent en Algérie. Le 2 décembre 1960, durant une entrevue télévisée pour l'émission Cinq colonnes à la une dont le thème est Qu'en pense Alger ?104, il déclare souhaiter l'avènement d'une « République algérienne » qu'il décrit comme un « État neuf ». Interrogé sur les habitants du quartier européen d'Alger, nommé Bab el Oued, il ajoute « je suis persuadé que nous arriverons à les persuader car pour eux il n'y a pas d'issue, l'Algérie française est morte il faut qu'ils se tournent vers l'avenir ». Par ailleurs il remet en cause l'authenticité de la « fraternisation » entre Européens et musulmans le 18 mai 1958 sur le Forum d'Alger105.

Assassinat de Pierre Popie (1961)

Article connexe : Assassinat de Pierre Popie.
Le corps sans vie de Maître Popie est retrouvé dans son cabinet le 25 janvier 1961, il est poignardé de quatorze coups de couteau106. L'auteur de l'assassinat est Claude Peintre107 du FAF108, mouvement nationaliste qui est dissous par les autorités d'Alger le mois précédent. Plusieurs thèses s'affrontent au sujet de l'affaire Popie, ainsi il est dit que la victime est pressentie pour témoigner au procès des barricades contre son principal instigateur Pierre Lagaillarde109, plus jeunes les deux hommes sont avocats à Alger et rivalisent pour la direction de l'Union des Étudiants Européens - que Lagaillarde remporte110 -, il est également dit que la victime est un sympathisant du F.L.N. et du G.P. R.A111. Une autre source affirme que son « cabinet est une officine du renseignement gaulliste »112.

Assassinat de Château-Royal (1962)

Article détaillé : Assassinat de Château-Royal.
Le , un commando Delta de l'OAS commet un attentat à El-Biar, près d'Alger, six dirigeants des Centres Sociaux Éducatifs (CSE) d'Algérie, organe créé par décret le à l'initiative de Germaine Tillion, sont tués. Les domaines de compétences de ces centres sociaux sont l'éducation, la santé et la formation professionnelle. Le décret stipule113 :
« Le centre social a pour buts : - De donner une éducation de base aux éléments masculins et féminins de la population qui n’ont pas bénéficié ou qui ne bénéficient pas de la scolarisation. - De mettre à la disposition de ces populations des cadres spécialisés dans les techniques de l’éducation de base et spécialement de l’éducation agricole. - De mettre à la disposition de ces populations un service d’assistance médico-sociale polyvalente […] - Et d’une manière générale de susciter, de coordonner et soutenir toutes les initiatives susceptibles d’assurer le progrès économique, social et culturel des populations de son ressort […]. »
Les centre sociaux deviennent populaires auprès de la population indigène et le FLN entre en contact avec Germaine Tillion.

Mouvement nationaliste français (1956-1962)

Organisation de la Résistance de l'Algérie française (1956-1957)

Article connexe : Affaire du Bazooka.
L'Organisation de la résistance de l'Algérie française (ORAF) est un groupe de contre-terroristes européens, émanant de l'armée française en Algérie, qui est créé en 1956. Il est spécialisé dans la lutte contre les attentats terroristes du FLN en employant les méthodes de la guerre non conventionnelle.
En représailles à l'attentat commis à Bab El-Oued, quartier européen d'Alger, par le FLN le 19 juillet 1956, le commando de Boudhries avait mitraillé des civils faisant un mort et trois blessés114, un commando de l'ORAF place une bombe au 9 rue de Thèbes, à proximité du bain maure appartenant à Boudhries et situé dans le quartier Arabe de la Casbah d'Alger94,114,114. La déflagration provoque l'effondrement d'un immeuble du quartier et cause quinze morts et plusieurs blessés114.
Le 16 janvier 1957 un attentat au bazooka est commis à l'état-major contre le général Raoul Salan, commandant de la 10e région militaire et commandant interarmées à Alger depuis décembre 195694. Salan absent en réchappe mais son chef de cabinet le commandant Rodier, assis dans son fauteuil, est tué94. Les auteurs de l'attentat sont Philippe Castille et Michel Fechoz ; le commanditaire, René Kovacs, un médecin algérois militant pour l'Algérie française, et voulant remplacer Salan par le général René Cogny, réputé plus énergique. Castille et Frechoz sont interpellés et condamnés à 12 années de prison mais ils s'évadent115. En 1961, ils rejoignent l'OAS et son chef Salan115.
Une purge est opérée au sein des cadres de l'armée, des officiers sont alors mutés. L'enquête sur l'affaire du bazooka ne remonte pas très haut pour ne pas inquiéter les milieux gaullistes préparant le retour aux affaires du général de Gaulle et les actions de l'ORAF se font désormais plus discrètes94.

Naissance du mouvement nationaliste (1958)

« Événements du 11 novembre 1960 » : des Français affrontent d'autres Français. Insurrection des étudiants et vétérans européens d'Alger (FAF) affrontant les Gardes mobiles français en signe de protestation à l'annonce faite par le président de Gaulle de proposer le choix de l'autodétermination de l'Algérie. Cent personnes sont blessées et soixante-dix sont arrêtées. Le climax est la perte de contrôle d'un autobus qui vient s'écraser contre un bâtiment.
Article connexe : Putsch d'Alger (1958).
La crise de mai 1958 fait naître chez des Européens d'Algérie la crainte d'une « politique d'abandon » de l'Algérie française ; en retour de cette angoisse existentielle se cristallise un mouvement nationaliste d'envergure. Sa composition est hétérogène (voire antagoniste avec des pro et anti-gaullistes) et comprend divers courants issus de l'aile droite française dont l'Union pour le Salut et le Renouveau de l'Algérie Française (U.S.R.A.F.) du gaulliste Jacques Soustelle et le Comité de vigilance d'un second gaulliste, Léon Delbecque. Ce dernier représente 17 associations prônant le maintien de l'Algérie française au rang desquelles on décompte d'anciens résistants gaullistes, des poujadistes, des royalistes, des radicaux moriciens, des Anciens combattants (dont des musulmans loyalistes ou « Harkis »), des militants d'extrême droite, l'Association Générale des Étudiants d'Algérie (A.G.E.A.) et « Le Groupe des Sept ». Les deux dernières composantes sont sous la direction de Pierre Lagaillarde un jeune avocat né en métropole mais qui a grandi en Algérie116.
L'émeute des nationalistes se transforme en putsch le 13 mai 1958 (putsch d'Alger). Ceux-ci se décrivent comme des « nationaux » mais la presse contemporaine métropolitaine, de gauche, les nomme les « activistes » ou « ultras ». Ces Français d'Algérie sont soutenus par une partie des officiers de l'armée française à la suite d'une série de déconvenues politico-militaires : gestion malheureuse de la guerre d'Indochine à laquelle ont participé des officiers tels que Raoul Salan et Marcel Bigeard ; rembarquement des parachutistes de Jacques Massu bien que victorieux durant la crise de Suez) dans un contexte de guerre froide avec une majorité gouvernementale de gauche. Tous rejettent la conduite des affaires algériennes par les gouvernements successifs de la Quatrième République.

Insurrection (1960)

Une partie de l'armée et de la population dresse des barricades à Alger en signe de soutien au général Massu muté en métropole pour avoir exprimé ses doutes quant à la gestion des affaires algériennes, 1960
Articles connexes : semaine des barricades et OAS.
La semaine des barricades en janvier 1960 marque un échelon supplémentaire dans l’insurrection des nationaux. Une conséquence de cet événement est la création de l'OAS en décembre 1960.

Front Algérie Française (1960)

Article détaillé : Front Algérie française.
Le Front Algérie Française (FAF) est un mouvement politique en faveur du maintien de l'« Algérie française » créé le à Alger, à la suite de la semaine des barricades, sous la présidence du député et Harki Saïd Boualam. Il affichera très vite 500 000 adhérents dont 200 000 musulmans117.
Le 13 décembre 1960 au soir, Jean Morin, délégué du gouvernement, annonce la dissolution du FAF et des associations d'étudiants gravitant autour81.

Attentats (1961-1962)

Les commandos Delta de l'OAS ont appliqué la tactique de leurs adversaires révolutionnaires en perpétrant des attentats contre tous « rebelles », intellectuels, politiques ou sympathisants de la cause indépendantiste (les « porteurs de valises »). La branche métropolitaine de l'OAS responsable de l'attentat manqué contre André Malraux ayant par accident entraîné la cécité d'une fillette a contribué à isoler l'OAS et à la priver du soutien du reste de la population.

Politique de la terre brûlée (1962)

Article connexe : Opération Rock and Roll.
Au mois de juin 1962, derniers jours précédents l'indépendance, et alors que débutait le rapatriement vers la métropole (parfois l'exode) des Algériens de souche européenne, des activistes de l'OAS tentèrent d'effacer toute trace de la présence française en détruisant des ouvrages d'art, des bâtiments publics, des archives des administrations… Des pourparlers s'engagèrent alors entre des représentants de l'OAS et du FLN à Alger, accompagnés d'une trêve tacite, qui se rompit bientôt par une nouvelle vague d'incendies. Les activistes d'Oran furent les derniers à s'incliner, mettant le feu le 25 juin à des millions de litres de mazout des dépôts du port d'Oran (10 à 30 millions selon les sources). D'énormes panaches de fumée noire recouvraient la ville.

Mouvement pour la communauté (1959-1962)

Article détaillé : Mouvement pour la communauté.
Le Mouvement pour la coopération est un mouvement gaulliste actif en Algérie et fondé par Jacques Dauer118.

Défense

L'armée française et l'Algérie (1830-1978)

L'Armée et la Population d'Algérie au Duc d'Orléans, Prince royal, 1842, statue équestre de Carlo Marochetti à la mémoire du prince Ferdinand-Philippe dressée sur la Place du Gouvernement à Alger en 1845119, circa 1890~1905
L'armée française a une place prépondérante, particulière et historique en Algérie120. C'est elle qui conquiert le territoire au nom de la France, qui lui fournit ses premiers colons (les familles des militaires dont sont issus les maréchaux Franchet d'Espèrey et Juin et les généraux Grossin et Jouhaud), qui administre la conquête à titre exceptionnel (par le Ministère de la guerre et non le ministère de la Marine comme c'est le cas dans les autres colonies) et qui a autorité sur le Sahara (territoire sous administration militaire depuis sa conquête en 1902 jusqu'en 1947). De fait l'Algérie, tout au long de son Histoire, du XIXe siècle comme au XXe siècle, est principalement administrée par des généraux et maréchaux.
Par ailleurs l'armée marque définitivement les lieux de son empreinte en baptisant les villes conquises d'après d'illustres généraux de la campagne d'Algérie ou des victoires napoléoniennes, c'est le cas entre autres d'Aumale (d'après le duc d'Aumale), Bugeaud (d'après le général Bugeaud), Damesme (d'après le général Damesme), Bréa (d'après le général Bréa), Cavaignac (d'après le général Cavaignac), Changarnier (d'après le général Changarnier), Cérez (d'après le général Cérez), Chanzy (d'après le général Chanzy) Palestro (d'après la Bataille de Palestro), Arcole (d'après la Bataille du pont d'Arcole) et Castiglione (d'après la Bataille de Castiglione). De même, le plus ancien lycée d'Alger, créé en tant que collège en 1835, est renommé Lycée Bugeaud en 1848121.
C'est également par le biais de cette même armée que la plupart des Français métropolitains découvrent le pays et se forgent une expérience de l'Algérie. Ils en feront part à leurs contemporains, avec l'arrivée du contingent dans les années 1960 ; les milliers d'appelés de la guerre d'Algérie.
Ainsi, l'Histoire de l'Algérie française explique l'attachement particulier de l'armée à ce territoire (putsch de 1958, putsch des généraux) et en retour l'attachement que lui porte une partie de la population d'Algérie, européenne (la semaine des barricades, l'engagement dans l'OAS) mais aussi musulmane (les Harkis, les SAS, les GMS) ; attachement durable comme en atteste la Loi française du 23 février 2005.
Partie du port de Toulon, le , et arrivée la première avec le débarquement de Sidi-Ferruch, le , c'est également elle qui quitte l'Algérie, devenue indépendante, la dernière en 1965 pour le plus gros des effectifs, soit douze ans avant l'expiration de la première échéance (1977) d'un bail renouvelable consenti mutuellement par les Accords d'Évian122. Toutefois, des effectifs et installations françaises stratégiques sont maintenus sur le sol de la République algérienne, souveraine, jusqu'en 1967 et 1970. La seule exception est la base militaire française secrète de B2-Namous dans le Sahara, qui bénéficie de négociations particulières et confidentielles entre gouvernements français et algérien, son bail est reconduit en 1967 puis 1972 ; elle est finalement évacuée en 1978.

Algérie

Armée d'expédition (1830)
L'armée d'expédition, aussi appelée Armée d'Afrique, qui participe à la « Guerre d'Alger » en 1830 est un corps expéditionnaire commandé par le général Bourmont et offre un effectif de 37 639 hommes disposant de 3 853 chevaux et 70 bouches à feu de gros calibre123.
La flotte est aux ordres de l'amiral Duperré et présente un total de 644 bâtiments dont 107 appartenant à la Marine royale123.
Garde nationale (1831)
Article connexe : Garde nationale (1831).
Un bataillon de la Garde nationale comprenant 500 hommes est créé à Alger en 1831 lors de l'expédition de Blida123. Il est habillé, armé et équipé comme celui de la métropole. Il est composé d'Européens domiciliés à Alger et placé sous le commandement d'un négociant en vin qui est un ancien officier français de la Grande Armée123.
Armée d'occupation
En 1831 l'armée d'occupation est de 749 officiers.
19e corps d'armée
Le 19e corps d'armée est un corps de l'armée française, créé par décret du JO du , qui regroupe les différentes unités militaires d'Algérie française. Il comprend trois divisions, respectivement, Division d'Alger, Division d'Oran et Division de Constantine. Durant les deux guerres mondiales, les mobilisés d'Algérie, Européens comme indigènes musulmans et israélites, sont répartis dans l'une d'entre d'elles en fonction de leur propre domicile.
Base navale de Mers el-Kébir (18??-1968)
Articles connexes : Mers el-Kébir et Bataille de Mers el-Kébir.
La base navale de Mers el-Kébir située à l'Ouest d'Oran est célèbre pour la bataille qui s'y déroule, le . La France étant pratiquement défaite, la marine britannique, pourvue du double de navires, attaque son ancienne alliée française dans la rade du port, craignant qu'elle ne tombe aux mains des Forces de l'Axe. Après la Seconde Guerre mondiale, la France utilise Mers-el-Kébir comme base de soutien pour ses essais atomiques. Les accords d'Évian du , qui reconnaissent l'indépendance de l'Algérie en mettant fin à l'Algérie française, autorisent la France à conserver sa base jusqu'en 1977, mais la marine se retire officiellement le 124.
« Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie : Chapitre III. Du règlement des questions militaires »122
« L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers-el-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays » »
Base aérienne de Bou-Sfer (18??-1970)
L'Armée de l'air française établit plus d'une vingtaine de bases aériennes en Algérie125. Elle conserve l'une des plus stratégiques d'entre elles, l'escale aérienne de Bou-Sfer dotée d'un important aérodrome et située sur la côte à l'Ouest de la base navale de Mers el-Kébir, jusqu'en 1970. Bou-Sfer est également la ville natale d'Edmond Jouhaud, général de l'Armée de l'air, célèbre pour sa participation aux putsch de 1958 et 1961.

Sahara

Le Sahara, ou Territoires du Sud, est un territoire autonome sous administration militaire depuis sa conquête sur les tribus indigènes Touareg en 1902 jusqu'à son passage à une administration civile en 1957.
Unités sahariennes françaises (1894-1962)
Article détaillé : Unités sahariennes françaises.
Les unités sahariennes furent des unités de l'armée française affectées au Sahara. Elles furent dissoutes à la suite des Accords d'Évian, en 1962.
Compagnies méharistes sahariennes (1902-1962)
Article détaillé : Compagnies méharistes sahariennes.
Unités de l'armée française destinées à contrôler les territoires du Sahara
Compagnies des Oasis sahariennes (1902-1962)
Article détaillé : Compagnies des Oasis sahariennes.
Corps spécial de l'armée française et composé d'indigènes musulmans ; il est créé par décret le .
Installations militaires du Sahara (1947-1978)
Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux (1947-1967)
En avril 1947, le Centre d'Essais d'Engins Spéciaux (C.E.E.S.) est créé à Colomb-Béchar, il est renommé Centre Interarmées d'Essais d'Engins Spéciaux (C.I.E.E.S.) en 1948. Par la suite un second polygone est créé à 120 km à Hammaguir. Les deux bases sont évacuées en 1967.
Centre Saharien d'Expérimentations Militaires
La base de Reggane, située dans le Hoggar, héberge le Centre Saharien d'Expérimentations Militaires (C.S.E.M.). La première bombe atomique Gerboise bleue y explose le . L'événement est filmé126. C'est la première d'une série de tests atomiques atmosphériques. La France devient la quatrième puissance nucléaire au monde. Le C.S.E.M. est officiellement colmaté et évacué en mai 1967127.
Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (19??-1967)
Article connexe : Accident de Béryl.
À la suite des protestations internationales contre les essais atmosphériques du C.S.E.M. un second centre d'essai atomique destiné à des explosions confinées est créé à In Ekker, à 150 km de Tamanrasset, et porte le nom de Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis (C.E.M.O.). Le l'explosion crée une brèche dans le mont Taourirt et provoque une fuite radioactive, c'est l'accident de Béryl ; le vingt-neuvième incident de ce type connu dans le monde. Le Ministre de la Défense Pierre Messmer et celui de la Recherche et des Technologies Gaston Palewski sont dans la tribune de la délégation officielle pour assister au tir, ils sont irradiés avec le reste de la délégation lorsqu'un changement soudain de direction du vent oriente le nuage radioactif vers eux. Les deux ministres décèdent respectivement 45 ans et 22 ans plus tard (à 91 ans et 83 ans). Neuf appelés du contingent, membres du 621e Groupe d'Armes Spéciales sont également sur les lieux, mal protégés ils sont encore plus fortement irradiés. Le C.S.E.M. est abandonné en 1967.
Centre d'Expérimentation Semi-Permanent de B2-Namous (1965-1978)
Article détaillé : B2-Namous.
L'ancien centre B2-Namous. Au Nord son point de contrôle et l'unique route qui y mène reliée à l'une des deux voies d'accès en direction de Beni Ounif, à l'Est ses installations principales avec son héliport, à l'Ouest ses baraquements et tout autour le périmètre défensif interdisant l'accès à la base. 2008.
Dès 1935, la Section technique de l'armée (STA) installe une base secrète d'essais d'armes chimiques et bactériologiques, le Centre d'Expérimentation Semi-Permanent (CESP) dans l'oued Namous au Sahara. Le polygone d'essai de B2-Namous est remis en activité en 1965 à l'initiative du président Charles de Gaulle et le reste jusqu'en 1978, soit quinze ans après l'indépendance de l'Algérie et au terme de deux échéances (1967 et 1972) du bail concédé à la France par les Accords d'Evian de 1962. Officiellement gérée par une entreprise civile, la Sodéteg (groupe Thomson), pour ne pas indisposer les autorités d'Alger traitant avec l'armée française, B2-Namous est la dernière installation militaire étrangère, connue, à être restée en activité après la fin de l'Algérie française.
Contrat à bail (1962-1977)
En 1956, durant la crise de Suez, le soviétique Nikolaï Boulganine menace d'utiliser l'arme atomique contre la France. En réponse, René Coty initie le programme de Force de dissuasion nucléaire française dont le champ d'expérimentations est le Sahara. 1955
Le Sahara est le lieu des premiers essais nucléaires français128 avec quatre tirs aériens et treize tirs en galerie dans le massif granitique du Hoggar entre 1960 et 1966. Ces installations spéciales bénéficient d'un sursis de la présence française une fois la République algérienne proclamée. Ce sursis est légalement établi par le biais de clauses annexes aux Accords d'Évian mettant fin à l'Algérie française en 1962122 :
« Déclaration générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie : Chapitre III. Du règlement des questions militaires L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers-el-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays. L'Algérie concède également à la France l'utilisation de certains aérodromes, terrains, sites et installations militaires qui lui sont nécessaires. »
Le Ministère de la Défense estime ce délai nécessaire pour achever son programme de Force de frappe initié en 195788 par le président René Coty à la suite du changement d'équilibre géostratégique survenu au cours de la crise de Suez et notamment la menace directe émise le par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev via son Président du Conseil des ministres le maréchal Nikolaï Boulganine de procéder à un bombardement atomique de Paris et Londres en cas de refus du retrait du corps expéditionnaire anglo-français129. À son homologue français Guy Mollet, Boulganine, explicite, écrit130,131 :
« Dans quelle situation se trouverait la France si elle était attaquée par un pays disposant de moyens de destruction terribles et modernes ? »
Le chef du gouvernement soviétique est encore plus précis dans sa menace formulée à l'encontre du premier ministre britannique Anthony Eden dans laquelle il fait mention de missiles balistiques intercontinentaux. Six ans plus tard ils sont l'enjeu de la crise de Cuba132 :
« Il y a des pays qui n’ont pas besoin d’envoyer des forces navales ou aériennes sur les côtes de Grande-Bretagne, mais pourraient utiliser d’autres moyens, tels que des fusées. »
La présence militaire et scientifique française dans le Sahara permet d'assurer le développement et l'expérimentation de nouveaux types d'armements : fusées du C.I.E.E.S. (à Colomb-Béchar et Hammaguir), bombes atomiques du C.E.M.O. et C.S.E.M. (à In-Ekker et Reggane) jusqu'en 1967, armes bactériologiques et chimiques à Namous jusqu'en 1972 et 1978 respectivement. Tous furent donc testés avec le plein accord des autorités gouvernant l'Algérie souveraine puis la République algérienne depuis 1962. Le bail est ainsi reconduit en 1967 et 1972, pour le site de Namous uniquement ; les quatre autres centres ferment en 1967.
Outre le progrès de la défense civile, les retombées directes de ces expériences incluent la création du CNES (Centre National d'Études Spatiales) en 1961 et la mise en orbite du satellite artificiel Astérix en 1966 (depuis Hammaguir) ; la France devenant alors la troisième puissance spatiale autonome après l'Union soviétique et les États-Unis et la première au niveau Européen.
Transfert technologique et matériel à l'armée algérienne (1967, 1978)

Les indigènes algériens et l'Armée française (1830-1964)

Article détaillé : Armée d'Afrique (France).
Tirailleurs algériens ou Turcos : Tambour, Officier arabe, Porte-Étendard (officier français), Soldat indigène, Cantinière, 1852
Après la prise d'Alger aux Ottomans en 1830 par le corps expéditionnaire français du comte de Bourmont, des indigènes algériens prêtent allégeance à la France. C'est d'abord le cas des cavaliers « Sibahis » (« cavalier libre ») Turcs du général Joseph Vantini, alias Youssouf, qui se rallient aux Troupes d'Afrique sous le nom de Spahis. C'est ensuite le cas de la confédération tribale berbère de Kabylies, Zouaoua, qui donne son nom à un nouveau type de corps d'infanterie nommée zouave. Un second corps d'armée composé majoritairement d'indigènes musulmans est ensuite créé en 1842 sous le nom de Tirailleurs algériens ; les mobilisés européens et israélites constituent alors l'infanterie zouave.
Dès lors ces troupes se battront pour la France dans toutes les campagnes coloniales, y compris contre d'autres indigènes, aussi bien que pour la défense de la métropole, notamment durant les campagnes de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Elles se battront également pour la défense des intérêts français durant les guerres d'indépendance sous-tendues pas la guerre froide (1946-1962).
Paradoxalement, ces combattants et leurs familles ont à répondre de leur choix politique pris en temps de guerre aussitôt advenu le temps de la paix établie par la signature de traités d'armistices. Au XIXe siècle cela se traduit par le traité de Tafna et le massacre des Ben Zetoun, au XXe siècle ce sont les Accords d'Évian
 
 Hommes jouant aux échecs à Alger (c. 1899)
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بوضياف ينهي مهام مديري الصحة لولايتي جيجل والجلفة

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بوضياف ينهي مهام مديري الصحة لولايتي جيجل والجلفة
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 أنهى وزير الصحة عبد المالك بوضياف، نهاية الأسبوع، مهام العديد من المسؤولين ممن أثبتت التقارير تورطهم في تجاوزات قانونية أو سوء تسييرهم للقطاع، من بينهم عدة مديري صحة فصلوا نهائيا وتم تبليغهم بذلك، فيما سيتم تبليغ بقية مديري الصحة الولائيين المعنيين بقرار التنحية أو الاحالة على التقاعد  . كانت البداية مع مدير الصحة لولاية الجلفة الذي أنهيت مهامه بعد أن أكدت تقارير التفتيش أن القطاع في الولاية يعيش وضعية جد حرجة، بسبب حالة التسيب في المستشفيات وعدم قدرة المسؤولين على تغيير الوضع رغم المدة التي أعطيت لهم، وكانت الكارثة في المؤسسة الاستشفائية بعاصمة الولاية التي تبين أن المشرفين عليها مهملون، حيث أعطى الوزير أمرا بتوقيفهم نهائيا، كما كشفت تقارير المفتشين غياب الأطباء الأخصائيين عن المناوبة التي تتم عن طريق الهاتف. ومن المنتظر أن يتم تحويل مدير الصحة لولاية البويرة إلى الجلفة، كما سيتم فتح تحقيقات في الجلفة حول تجاوزات خطيرة قد تصل إلى أروقة العدالة حول شبهات في إبرام الصفقات. من جهة أخرى، أنهى الوزير مهام مدير الصحة لولاية جيجل بسبب توقيعه على النشاط التكميلي للأطباء الذي أعطيت أوامر بعدم الموافقة عليه، فيما تم توقيف مدير الصحة لعين الدفلى وكذا مدير الصحة لميلة وعين في مكانه مدير كان يشتغل في ولاية الوادي، كما تم توقيف مدير مستشفى خنشلة وتعيين مدير مستشفى عين توتة مكانه. ومن المنتظر أن تشهد الأيام القادمة حركة كبيرة تخص كل مديري المؤسسات الاستشفائية وبعض مديري الصحة الولائيين  .


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 Hommes jouant aux échecs à Alger (c. 1899)

قصر الثقافة مفدي زكريا يخصص طبعته السادسة للطبخ الجزائري وفن المائدة

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 Mon ancienne maison de la Goulette. Situ�e pas loin du Casino, rue Pasteur donnant aussi sur la rue HAMOUDA PACHA d�nomm�e aujourd�hui ABDELAZIZ TAALBI.

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Alger – La Casbah (suite)

La Basse Casbah,
Dar Hassan Pacha

La Basse Casbah … Suite
Dar Hassan Pacha
Palais d’art mauresque, construit en 1791 par Hassan Dey d’Alger (1791 – 1797) et défiguré par des aménagements modernes commencés en 1839. Il servit de Palais d’hiver, sous le nom de Palais Bruce, aux gouverneurs généraux jusqu’aux années 1950. Une façade nouvelle lui fut ajoutée alors que la porte principale se situait aussi à la rue du Soudan. D’ailleurs, l’encadrement de pierre subsiste encore à ce jour. Dans la rue qui longeait le palais Hassan, on peut voir encore un bel auvent en bois de cèdres sculpté à l’entrée d’une ancienne demeure du Khodjet El Kheil (18e siècle). Plus haut, se trouvent une fontaine en marbre et une douéra attenante à Dar Hassan.
Hammam Sidna
Considéré comme le bain des Deys, datant du 16em siècle, ce bain maure est le plus ancien encore en fonctionnement. Un peu plus haut, au n°12 de la rue, se trouve le plus beau spécimen de la demeure algéroise, malheureusement dans un mauvais état.
Dar Mustapha – Palais construit par le Dey Mustapha Pacha en 1797 pour sa famille, il faienceoccupe une superficie de 709 m2 et contient, dit-on, plus de 500.000 carreaux de faïence anciens de valeur. On y remarque la porte d’entrée et l’auvent en cèdre sculpté, les deux corridors richement décorés de faïence hollandaises et italiennes, les colonnes de marbre, les boiseries sculptées (balustrades et portes des chambres avec un double battant percé de guichet). L’infortuné propriétaire, le Dey Mustapha Pacha, fut assassiné à la porte de la mosquée en 1805.
Sa famille le fit inhumer à Bab El Oued. Quant ce cimetière fut détruit, ses restes furent ensevelis à la Zaouia Sidi Abderrahmane, où sa tombe est toujours visible. Le Palais fut ensuite occupé par le Dey Ahmed et par Omar, descendant de Hassan Pacha.

Dar Khedaoudj
Ancien palais de Ahmed Rais construit en 1572, devenu propriété d’une des filles du Dey Hassan Pacha (18èm siècle), Khedaoudj El Amina . On remarque des boiseries ouvragées, des moulures de plâtre sur les murs et les plafonds et des faïences. (ce palais abrite de nos jours le Musée National des Arts Populaires). Il est situé dans la Basse-Casbah dans l’ex-rue Socgemah, altération de Souk El Djemaâ, marché aux pigeons du temps des turcs, le musée fut édifié sur l’emplacement de la Zaouia de Sidi Ahmed Ben Abdallah El Djezaïra, marabout décédé en 874 H (1469-1470) La Zaouia comprenait une mosquée, un logement et un cimetière où furent inhumés les trois muphtis d’Alger. On attribue généralement la construction de ce palais à Ahmed Rais entre 1570-1575. En 1789 cette maison fut achetée par le Pacha Hassan, Dar Khedaoudjargentier du Dey Mohamed Ben Othman pour réconforter sa fille Khedaoudj El Amia, aveugle. Plus tard, Omar et N’fissa, enfants du Dey Hussein et de Fatima, soeur de Khedaoudj, héritèrent pour peu de temps de ce palais. Après la chute d’Alger, il servit de résidence à certains notables étrangers avant d’abriter pour quelques temps la première mairie d’Alger. Pendant près d’un siècle, il fut habité par plusieurs hauts fonctionnaires français, et ce, jusqu’à 1947 où il fut affecté au service de l’artisanat (conservation des arts traditionnels). C’est seulement en 1986 qu’il est érigé en Musée National des Arts Populaires. Manifestation d’une très ancienne civilisation rurale, née au Maghreb dès les premiers temps de l’histoire, l’art traditionnel algérien s’est exprimé dans deux espaces : l’un rural (poterie, tapis…), l’autre citadin (céramique, dinanderie …). Reflet du mode de vie des populations du Maghreb, cet art s’est affermi sur des matériaux locaux: bois, cuir, métal, argile, laine, etc… Le musée de Dar Khedaoudj donne au visiteur une image vivante du génie créateur de nos ancêtres. Le musée renferme des collections entières d’objets de tapisserie, bijouterie, poterie, vannerie, de cuirs, d’armes, de boiserie, de dinanderie, de broderie anciennes. On peut également, en passant, fouler le “Slon Eugénie” du nom de l’épouse de Napoléon III, qui séjourna dans cette somptueuse maison en 1860. Pour cet événement exceptionnel le grand sculpteur de l’époque, le Français Latour, y apporta quelques retouches décoratives. Aujourd’hui, le Musée National des Arts et Traditions populaires n’est pas seulement un lieu d’exposition et de conservation de pièces rares, il est aussi l’espace où s’exprimeront certainement les futurs artistes de la Casbah. Le musée a en effet ouvert aux enfants de la Casbah des ateliers de dessin, et les travaux de ces artistes en herbe sont régulièrement exposés.
Les rues de la Casbah
Les rues et ruelles en escalier, donnent au vieil Alger un aspect particulier, rue de la Casbahelles serpentent, tournent sur elles-mêmes, présentent des pentes ou descentes abruptes, se terminent en impasse. Elles sont généralement silencieuses, mais certaines sont un peu plus animées avec leurs boutiques d’épicier, de fruitier, de marchand de sucrerie… A cet aspect urbain, s’ajoutent un certain nombre de monuments :
• La Citadelle :
Forteresse située à 118 m du niveau de la mer, la citadelle a été totalement défigurée par la route qui la coupe en deux. Les travaux de construction de ce que l’on appelait “La Casbah” débutèrent après l’installation des turcs et se terminèrent en 1596. Jusqu’en 1817, date où elle devient la résidence du Dey, la Casbah servait de caserne aux Janissaires. On y remarque les remparts, bastions avec embrasures, la poudrière; les deux mosquées du Dey et des Janissaires, le palais des Beys, le harem et les appartements du Dey.
• Djamaa El Berrani :
Ancien tribunal de l’Agha et mosquée reconstruite par le Dey Hussein en 1818 au pied de la Casbah.
• Rempart :
En contrebas de la Casbah, un pan du rempart qui fermait la ville. Observez l’épaisseur de ces murs.
• Bordj Casbah El Q’Dima :
Batterie dont la date remonte à la période de Bologhine et qui serait l’ancienne forteresse dominant la ville avant le 16ème siècle.
• Djamaa Safir :
La première mosquée turque d’Alger érigée en 1534. Restaurée par Hassan Pacha en 1791, puis Hussein en 1818. Minaret octogonal (type Ottoman) et colonnes anciennes.
• Zaouiet Sidi Mohamed Cherif :
Oratoire et tombeau datant de 1541. A l’extérieur, une fontaine avec de belles mosaïques.
• Zaouiet Sidi Ben Ali :
Oratoire et tombeau avec un petit cimetière où sont enterrées deux filles de Hassan Pacha, les princesses Fatma et N’Fissa, dont on dit “qu’elles se laissèrent mourir d’amour, parce qu’elles étaient éprises du même cavalier”.
cimetière Fatma et Nfissa
• Djamaa Sidi Ramdani :
mosquée de même période que Djamâa El Kébir avec un beau minaret quadrangulaire et une fontaine adossée à la façade.
• Zaouiet Sidi Abderrahmane :
Tombeau du patron de la ville en 1471. Célèbre tant par la sainteté de sa vie que par sa science. Édifice construit en 1696 et se composant d’une koubba où se dresse le tombeau, une mosquée avec un gracieux minaret carré et un cimetière avec les tombes de hauts personnages., Ahmed Bey de Constantine, Mustapha
Pacha etc. Ce monument se trouve dans la rue Arbadji Abderrahmane (ancienne appellation Rue Marengo).
 http://www.algerieautrefois.com/regions/alger/alger-la-casbah-suite/

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Alg%C3%A9rie_fran%C3%A7aise


File:Coat of arms Algeria (1830-1962).svg


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